lundi 24 décembre 2007

Au menu ce soir

En ce soir de réveillon, et bien qu'il soit totalement mécréant, le goulag vous propose à la cantine un menu exceptionnel. Venez déguster nos spécialités bolcheviques, dans le cadre somptueux de la taïga enneigée.


Entrée :

Foie gras de Jean-Marc Sylvestre en tranches.

Douzaine d'escargots socialistes dans leur beurre persillé social-démocrate.

Demi-douzaine d'huitres centristes à l'eau de mer pH neutre.


Plat principal :

Roti de dinde fourrée (au choix Rama Yade, Rachida Dati, Carla Bruni, ou Cécilia Sarkozy).

Fricassée de journalistes pépéiques sur son lit de crême fraîche épaisse, assaisonée de poils de barbiche de Laurent Joffrin.


Fromage :

Fines rosettes de têtes de moines, accompagnées de sarkozystes concassés.


Dessert :

Gelée de Flan de Hollande, nappée de crême blairiste.

jeudi 20 décembre 2007

Justice !

C'est l'histoire d'un mec... genre patibulaire mais presque, pas franchement louche mais franchement basané le mec, qui se fait contrôler par la police mais n'a pas de papiers d'identité. Du coup, pour lui, le programme des fêtes, c'est : «Noël en prison, Pâques au Gabon» (ou plutôt au Soudan en l'occurence, son pays d'origine). En effet «sans titre de séjour valable, il est aussitôt placé en centre de rétention, où le juge des libertés prolonge son séjour de quinze jours, le 4 décembre, au lendemain de l'arrestation.» (source: rue89).

Le contrôle d'identité a eu lieu suite aux faits suivants : «l'individu [...] traversant la chaussée diagonalement et de plus en dehors d'un passage piéton, alors que se trouve un passage piéton à moins de 50 mètres, et obligeant notre véhicule ainsi que celui qui nous suit à freiner brusquement.» d'après le PV rédigé par la PAF, qui par hasard circulait ce jour non loin d'une auberge qui heberge plusieurs demandeurs d'asile.
Comme c'est ballot.
(Mais ça tombe bien, il faudrait expulser encore 4000 sans-papiers avant la Saint Sylvestre.)

L'avocat comptait plaider «l'irrégularité du contrôle, parce que les policiers avaient menti en disant que mon client traversait en diagonale. Lui m'assure qu'il a pris le passage piéton. Or il n'y a pas de témoins, évidemment, puisque la voiture de police l'a aussitôt embarqué.»
Comme c'est ballot, derechef.

Toutefois, le premier président de la cour d'appel de Rennes a constaté que ce PV était rigoureusement identique, à la description de l'individu près, à celui relatif à une autre affaire similaire en septembre. Or, «si l'indiscipline de certains piétons est un fait avéré, la répétition des situations décrites dans les PV en des termes rigoureusement identiques est pour le moins troublante.», stipule la cour d'appel. Et, en effet, c'est pour le moins troublant. De là à en conclure qu'il y a eu contrôle d'identité au faciès sous un prétexte bidon (vous avez déjà vu un blanc se faire contrôler parce qu'il traversait hors des clous, vous ?), il n'y a qu'un pas, que le premier président a franchi. Conséquemment, il affranchit le soudanais, estimant que le contrôle d'identité est «entâché de nullité» et que le PV n'est bon qu'à faire des papillotes.

Il existe donc encore (parfois) une justice face à l'arbitraire de la police ! C'est la meilleure nouvelle de l'année.

Bien sûr, le syndicat Alliance s'offusque et estime que c'est une décision «politique». Et ben oui, l'interdiction des contrôles au faciès, c'est politique si tu veux, mais il faudrait la respecter maintenant.


PS: Le camarde Fontenelle vient à l'instant de nous apprendre que le contrôle au faciès est une véritable nature pour le ministre de l'identité nationale (vous savez, le rubicon chargé de l'expulsion de 25000 étrangers). Ce récit montre que cet homme est profondément raciste. À partir de là, si la flicaille prend modèle sur son chef...

dimanche 16 décembre 2007

VLG Littérature 5 : Putain d'usine

En 2002, Jean-Pierre Levaray, ouvrier dans une usine classée Seveso 2, a publié Putain d'Usine, un livre dans lequel il raconte par des chroniques du quotidien à quel point le travail le détruit.

La dureté de la tâche, les produits dangereux à manipuler, l'angoisse de l'accident, et le tout pour un salaire de misère. Il y a bien sûr des accidents graves, des gens qui pêtent les plombs ; certains ont le courage de changer de vie, d'autres non. Tous souffrent. Parfois, excédés, ils se battent, font grève, obtiennent quelque chose, puis la routine recommence.

Ce livre a été récemment mis en bande-dessinée par Efix, le rendant accessible même à ceux qui n'aiment pas les gros livres sans image. Le dessin tout en noir et blanc, avec un style pourtant plus adapté à priori à des situations légères, rend finalement très bien l'ambiance pesante de cette "putain d'usine", y compris dans ce qu'elle a de fascinant (« C'est beau une usine, la nuit »).


Bref, le politburo vous la recommande, et vous suggère de l'offrir à Noël à votre tonton rentier qui dit toujours que ceux qui refusent de travailler ne sont que des parasites feignants, que le travail est une valeur sacrée, donne un sens à la vie, et gna gna gna...

mercredi 12 décembre 2007

Au nom de quoi ?

Dans un billet remarquablement écrit et pertinemment illustré, le camarade Fontenelle dénonce un nouveau futur pensionnaire du goulag : Philippe Mangeard.

Cet homme, dont la principale activité dans la vie est d'aider les entreprises françaises à exporter et à délocaliser, est interviewé dans Le Parisien. Sébastien Fontenelle raconte :
Interrogé sur "le commerce de la France avec des pays où les droits de l'homme sont bafoués", il commence par demander: «Au nom de quoi des entreprises françaises devraient-elles s'interdire d'exporter dans certains pays alors que leurs concurrents européens ou américains ne se posent même pas la question?»

Puisque personne ne lui a répondu, faisons-le.

Au nom de la morale.

Au nom de l'éthique.

Au nom des droits de l'Homme.

Au nom des protestataires réduits au silence.

Au nom des opposants emprisonnés.

Au nom des contestataires torturés.

Au nom des résistants exécutés.

Au nom d'une certaine idée selon laquelle la vie et la dignité humaines sont au-dessus de l'argent.

Au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit, si M. Mangeard a un zeste d'éducation chrétienne.

Au nom de l'honneur qui interdit les compromissions avec des tortionnaires.

Au nom de la priorité de l'espoir d'un monde meilleur sur la recherche du profit.

Au nom du fait qu'on s'en fout de ce que font les concurrents quand on a sa conscience propre.


Ceci répond-il à votre question M. Mangeard ?

Si on vous offrait un bon gros paquet de pognon pour installer un régime de type junte Birmane ou Corée du Nord dans un pays exotique, au nom de quoi refuseriez-vous ? Accepteriez-vous parce que d'autres sont prêts à accepter ?

Au nom de quoi refuser un bon gros paquet de pognon qui serait offert en échange d'un coup de main dans la torture de quelque opposant («Tiens-le bien, j'approche le fer rouge!») ?


Le politburo a du mal à voir au nom de quoi Philippe Mangeard pourrait échapper à la réclusion à vie dans notre goulag. On sait que ses amis se précipiteront pour nous vendre des fouets, des tasers, des pinces, des clous... de sorte qu'il risque de passer quelques moments désgréables.

Mais au nom de quoi s'en passer ?

mardi 11 décembre 2007

The show must go on

Le Comité international olympique (CIO) a rejeté lundi la requête déposée par le Tibet, désireux de présenter une délégation propre aux prochains Jeux olympiques, en 2008 à Pékin. Envahi en 1950 par les troupes chinoises, le Tibet est depuis placé sous la tutelle de l'administration de Pékin (source: sports.fr)
... et représenté internationalement par un type qui se balade en pyjama orange.

Il y en a qui n'ont pas de chance dans la vie.


Des records olympiques :


And more than 20 milliards de dollars de contrats with Le Pays Des Droits de l'Homme, youpi !

jeudi 6 décembre 2007

Explication ≠ Excuse

« Ce n'est pas parce qu'on est pauvre, exclu, discriminé, que l'on peut saccager.»
a dit Fadela Amara (qui fait la pute soumise auprès de l'ancien ministre de la police). Elle a cru bon d'ajouter «ceux qui disent cela sont irresponsables».

Démontons cet argument fallacieux en trois points.


1) Tant qu'on y est, ce n'est pas parce que deux jeunes roulent sans casque qu'on peut les écraser.

Et ce n'est pas parce qu'un homme est noir et fraude dans le métro qu'on peut le tabasser.

Il serait bon qu'elle le rappelle aussi.

Or, ce sont les mêmes qui vous disent qu'il est intolérable de brûler des bagnoles quand bien même on serait pauvre, qui vous justifient en général le comportement immoral de la police par l'infraction commise par la victime de la bavure. Un peu de cohérence, que diable !


2) Personne ne dit ça.

Personne n'a jamais dit non plus «il est normal de frauder dans le métro» ou «il est normal d'être pédophile» [1]. C'est une technique typiquement sarkozyste que d'attribuer à ses contradicteurs des énormités pour ensuite s'incrire en faux, se parant ainsi d'une vertu auréolée de bon sens.

Le résultat : si vous n'êtes pas d'accord avec le gouvernement, c'est que vous êtes probablement un immigré clandestin pédophile, fraudeur[2] et émeutier. C'est un peu pénible, voire insultant.


3) Il ne faut pas confondre "explication" et "excuse".

Il y a des émeutes, des violences urbaines, il doit bien y avoir des raisons à ce phénomène. Dire «La pauvreté favorise l'émergence des violences urbaines» est une tentative d'explication du phénomène global, mais en aucun cas un jugement moral d'un comportement individuel.

Ceux qui brûlent des gymnases ou des bus sont des petits cons, et tout le monde condamne ces actes. Mais pourquoi ce genre de bétise est commis généralement dans les banlieues, et pas à Neuilly ?
Pourquoi les ados des quartiers défavorisés zonent dans des halls d'immeubles et roulent sans casque sur des mini-motos alors que ceux du seizième arrondissement de Paris prennent des cours de piano et jouent sur des courts de tennis ? Voilà des questions intéressantes.
À votre avis, est-ce dû à leur patrimoine génétique ou au patrimoine financier de leurs parents ? Est-ce dû à la différence de couleur de peau ou à la différence d'environnement urbain ?

Il est clair que la misère, l'absence d'occupation, l'entassement dans des barres d'immeubles désertées de tout commerce et tout service public, cela favorise la possibilité de sombrer dans la petite délinquence, voire la grande.

Naturellement, c'est mal.

Évidemment, personne ne devrait le faire.

Mais faut-il s'étonner qu'une plus grande proportion d'ados basculent du côté obscur (bien plus puissant il est, regarde comment le dealer avec sa BM grave se la pête) dans de telles conditions qu'au pays des bisounours ? Faut-il s'étonner que personne n'ait la rage contre la société parmis ceux qui la dominent et en jouissent, et beaucoup parmis ceux qui en sont exclus ?


Quand on est ministre de la ville ou de l'intérieur, ne pas rechercher les causes des émeutes en procédant d'une démarche scientifique pour déterminer quels paramètres favorisent ces phémonènes de société (cette science s'appelle la sociologie), c'est tout simplement irresponsable.

Pire, en niant que la pauvreté et l'exclusion pourraient être la source de ces phénomènes (il ne s'agit pas, répêtons-le, d'excuser les comportements individuels), Fadela Amara et ses copains accréditent en creux l'idée que l'explication pourrait bien être l'autre choix évoqué ci-dessus : la couleur de peau des individus, dont on se souvient qu'ils ont été qualifiés de musulmans polygames lors des émeutes d'il y a deux ans. Ce n'est plus seulement irresponsable, ici, c'est gravissime.

Il est urgent de rétablir la distinction entre «explication» (lien de cause à effet, toujours intéressant à connaître, absolument neutre d'un point de vue moral) et «excuse» (qui relève du jugement moral).


Les gens de droite ignorent (plus ou moins sciemment) cette distinction, et méprisent la sociologie car les explications qu'elle fournit sont parfois dérangeantes, et il est beaucoup plus facile de condamner les comportements déviants sans chercher à les comprendre.

C'est mal. Ça mérite une rééducation par nos soins en Sibérie.



Voilà ce qu'il vous faudra répondre à votre beauf Kevin qui vous dira au réveillon qu'il n'y a pas à chercher des excuses à ces petits cons qui cassent des arrêts de bus, qu'il n'y a qu'à leur envoyer l'armée, et que s'ils n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter.




[1] Sarko avait demandé durant la campagne présidentielle « Qui peut me dire que c'est normal d'avoir envie de violer un petit garçon de trois ans ? » Question stupide s'il en est. Lire ce billet, où vous trouverez aussi des arguments complémentaires.

[2] «Si certains sont du côté des fraudeurs, moi je suis du côté de tous ces honnêtes gens» (rappel). Sous entendu implicite : les autres candidats et leurs supporters sont des fraudeurs malhonnêtes (à l'inverse d'Alain Juppé ou Patrick Balkany par ex).


PS : On recommande aussi vivement la lecture de ce billet de CSP sur Fadela Amara et sa déclaration ignoble.

PS2: Indispensable aussi : ce billet du camarade Fontenelle qui fracasse proprement ceux qui nous martèlent que "Quand on commence à expliquer l’inexplicable, c’est qu’on s’apprête à excuser l’inexcusable". Les cons.



PPS : Pour rester dans l'ambiance, une petite photo de jeunes sauvageons détruisant sauvagement une voiture de police à coup de batte de base-ball (source).

mardi 4 décembre 2007

"Simplification"

Le Monde nous informe que les députés vont examiner cette nuit le projet de loi autorisant la ratification de l'ordonnance du 12 mars 2007 sur le code du travail, à savoir le démantellement de ce code, finalisé par le gouvernement Villepin pendant la campagne présidentielle. Le Monde explique que cette opération de «simplification» a été engagée
«dans un but, réclamé par tous : rendre le code du travail plus lisible et, par conséquent, plus facilement utilisable.»
En effet, vu comme ça, qui serait contre ?

Sauf que dans le même article, on lit aussi :
« La nouvelle version du code du travail, qui se substitue à celui de 1973, a été subdivisée en 3 600 articles - le double de l'ancien code [...]»

« "Plusieurs mois, voire plusieurs années, seront nécessaires pour que ce nouveau code révèle tous ses secrets", admet Christophe Radé, un des experts ayant participé à ce travail de réécriture. »

Et là, tout de suite, ça parait moins évident comme «simplification» dans un but de lisibilité. La maniabilité du truc n'a pas l'air d'avoir été le but de l'opération.

De là à soupçonner que le but est au contraire d'enfumer les salariés, et de démanteler le code du travail au profit des employeurs, il n'y a qu'un pas. Surtout quand on se rappelle que pour Laurence Parisot, simplifier c'est par exemple supprimer la durée légale du travail... Plusieurs personnes l'ont déjà franchi, et Le Monde nous signale que
« les députés PS, PCF et Verts, des représentants des syndicats de l'inspection du travail et du Syndicat de la magistrature ont exprimé leurs inquiétudes lors d'une conférence de presse commune.»

Le politburo voudrait aussi «exprimer son inquiétude» pour l'auteur de cet article du Monde, Patrick Roger, qui ne s'étonne même pas de la contradiction flagrante entre le but officiel de cette réforme et les faits qu'il relate deux paragraphes plus loin.

Un remarquable exemple de "doublepensée".

On en a enfermé au goulag pour moins que ça.

On note également le travail journalistique opéré dans le Quotidien Vespéral des Marchés qui attend le jour du vote pour se contenter de rapporter les propos de certains députés inquiets, mais ne produit pas d'analyse de cette réforme, ni ne l'explique à ses lecteurs (à moins que ça ne nous ait échappé).



Si vous, vous voulez en savoir plus, vous trouverez des liens pertinents ici (en deuxième partie du billet), et aussi des articles intéressants sur l'Humanité :
- tout d'abord, un entretien très éclairant avec Manuela Grévy, chercheur à l’université Paris-I ISST,
- un article plus profond que celui du Monde,
- et enfin quelques détails techniques sur cette recodification.

lundi 3 décembre 2007

Un patron, une balle

Citons les paroles d'un patron, Claude Bébéar, rapportées (et commentées) par le site actu-chomage :

Pour M. Bébéar, les réfractaires aux délocalisations font preuve «d'une myopie totale quant [à leurs] conséquences immensément positives [...] pour l'avenir de la planète.» Et d'en exposer les motifs :

• des prix plus bas pour les consommateurs des pays développés (qui osent encore se plaindre de la faiblesse de leur pouvoir d'achat !) grâce à des salaires et des «charges» beaucoup plus faibles qu'en France

• une amélioration du niveau de vie des pays en voie de développement qui, au lieu d'être tributaires de la «charité» des pays développés (source de corruption), créent des emplois puis deviennent acheteurs de produits à valeur ajoutée fabriqués chez nous

• une réduction progressive des déséquilibres Nord-Sud, meilleur moyen de lutter contre l'immigration clandestine massive et les conflits mondiaux.

On le voit, après les récentes déclarations de Parisotte, le foutage de gueule de compétion a encore atteind un record mondial.

Maintenant la haute bourgeoisie s'amuse à donner des leçons de solidarité aux prolos et aux chomeurs.

Mais ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est que le différentiel de coût va dans sa poche et dans celle de ses amis, pas dans celle du tiers-monde.

Ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire c'est que ce différentiel de coût s'explique par le pillage des ressources et l'exploitation éhonté des pauvres du tiers-monde.

Ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est son salaire et le montant de ses dividendes.

Ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est que le but des délocalisations, outre l'enrichissement de sa petite classe sociale, c'est la mise à niveau des travailleurs d'ici aux standards de ceux du tiers-monde.

Enfin, ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est qu'il y a un moyen très simple de résoudre à la fois le problème des travailleurs et des pauvres du tiers-monde et celui des travailleurs et des pauvres des pays riches : c'est de lui faire rendre gorge de tout le pognon qu'il a accumulé en exploitant les travailleurs du monde entier.

Et comme notre goulag commence à être en sur-effectif, le politburo s'est décidé à consulter les meilleurs experts mondiaux pour pourvoir sortir de la crise. Le résultat est sans appel : il nous faut dégraisser.

Les experts de Staline Consulting™ nous ont donc suggéré le plan social suivant : un patron, une balle.

Nos actionnaires l'exigent.

vendredi 30 novembre 2007

Petit papa Noël

Nicolas Sarkozy a déclaré hier sur TFN :
« Les Français ne s’attendent pas à ce que je distribue des cadeaux de Père Noël. [...] Les Français savent très bien qu'il n'y pas d'argent dans les caisses »
«Les français», c'est monsieur tout-le-monde, mais c'est pas tout le monde : pour certains, le père Noël est déjà passé, il s'appellait "Bouclier fiscal" (rappel).

Paquet Fiscal : 15 milliards d'euros.
Divisé par 60 millions de Français,
= 250 euros par personne (enfants compris).
Ça ferait un joli coup de pouce au pouvoir d'achat avant les fêtes, que de distribuer 250 euros à chaque citoyen français, ne trouvez-vous pas ? Un cadeau de Père Noël sympa... Mais il faut croire qu'on n'a pas été sages, puisque le Papa Noël a donné nos cadeaux à d'autres. Toutefois, les contes pour enfants, le politburo a passé l'âge. Et là, on comprend trèèès bien que la grande(*) personne qui nous parle dans le poste se fout ouvertement de notre gueule !


(*) Hum, disons plutôt "adulte".

mercredi 28 novembre 2007

Villiers-le-Bel : les violences s'étendent à Nantes

Le politburo transmet ici un témoignage particulièrement inquiétant sur ces violences préoccupantes.

Quand l'état arrêtera-il ces sauvageons ?

Quand est-ce que la «culture de l'excuse» finira-t-elle ?

Stop au laxisme !


À Nantes hier soir, un évènement grave a eu lieu à la fin de la manif étudiante-lycéenne, suite à l’entrée de 300 jeunes dans l’enceinte du rectorat. Elle résonne singulièrement trois jours après la mort de deux ados à Villiers Le Bel, avec les émeutes qui ont suivi.

Les flics, et à Nantes la BAC, ont décidé d’y aller franchement, et il est à craindre que ce ne soit qu’un début.

J’ai eu l’occasion de parler avec deux camarades disposant d’une certaine expérience (CIP, Décembre 95,...) et présents sur les lieux hier. Observateurs immobiles et non inquiétés par les flics, derrière le cordon de CRS qui poussait le cordon -mixte- de manifestants qui refusaient de se carapater en courant, ils ont vu les BACs se comporter comme des rambos, s’abritant derrière des arbres et mettant en joue les ados. Les tirs à hauteur de tête, deux selon les copains, étaient potentiellement mortels : un tir dans la mâchoire - dents cassées, l’autre dans l’arcade sourcilière - l’oeil serait sauvé..

Bien sûr Ouest-France est d’une remarquable discrétion ce matin sur la réalité de la scène. Une réunion demain soir avec les parents d’un des gamins, la LDH et consorts, aura lieu ; une plainte est déposée, à suivre...

Je pense qu’il faut relayer au maximum ce fait, pour que le mouvement se positionne en connaissance de cause. Ici, les lycées ont commencé à débrayer, une nouvelle manif est prévue jeudi 29 novembre après les AGs du mercredi 27 après-midi. [...]


Source : Rebellyon

N.B : La source sur Rebellyon renvoie maintenant sur un billet d'indymedia Nante. Le site du collectif Contre-Faits (ici) a rapporté les faits, ainsi que le site nantes.maville.com (ici) dont la source est semble-t-il Ouest-France (ici, elle est discrète sur le mode opératoire des flics).

mardi 27 novembre 2007

lundi 26 novembre 2007

Racisme latent

La France est-elle raciste ? Alors que CSP se fait un plaisir sadique de nous relever un florilège de commentaires ouvertement racistes de lecteurs du Figaro, et que la ligue des Droits de l’Homme à Toulouse proteste contre ce qu'elle qualifie de «xénophobie d’Etat», à savoir que la préfecture locale se soucie que tous les «organismes à vocation sociale» puissent aisément identifier un papier falsifié, et ainsi balancer à la police immédiatement le moindre clandestin qui viendrait à passer (lire ici), ou encore qu'une émission grand public diffuse un reportage dans lequel on peut entendre un bon français vociférer «Tu fais Ramadan, t’es une sale race, t’es une sale race... J’espère que tes papiers tu les auras jamais» sans que Brice Horetefeux ne bouge un cil (voir ), le rapporteur spécial de l’ONU sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, Monsieur Doudou Diène, intellectuel sénégalais vivant à Paris, nous dit que Sarkozy:
« s’inscrit dans [...] une dynamique de légitimation scientifique et intellectuelle du racisme par les élites.»
Il précise que Sarkozy n'est probablement pas raciste, en témoigne la nomination de Rama Yade (argument qui nous semble douteux), mais que « le discours de Dakar relève expressis verbis des discours racistes des XVIIIe, XIXe et XXe siècles

Quand on lui demande «À quoi faites-vous référence quand vous dénoncez le racisme des élites françaises ?», il précise :
« Je peux vous citer plusieurs exemples récents. Pascal Sevran, qui a justifié le sous-développement du continent africain par la sexualité de l’homme africain. George Frêche, un homme de gauche, pour qui il y a trop de Noirs dans l’équipe française de football. Hélène Carrère d’Encausse, qui a expliqué les émeutes des banlieues par la polygamie des Africains. Il y a un courant profond chez ces intellectuels qui se lâchent littéralement et banalisent des concepts racistes.»
Tout ça, n'est-ce pas, au nom du "brisage de tabous", de la lutte contre "ce fascisme qu'est devenu l'anti-racisme", et autres stupidités. Il le dit clairement : il y a un courant profond chez ces intellectuels qui [...] banalisent des concepts racistes.

On a donc là des accusations graves, et fort bien étayées, contre notre président et nos "intellectuels", qui ont été présentées devant les nations unies. Ce n'est pas rien ! Or, à part Fontenelle, les journalistes n'en parlent pas. Il nous semble que ça valait quand même le coup d'être relevé. Lisez toute son interview sur Libération qui l'a publiée.

jeudi 22 novembre 2007

«Crève salope !»

Madame Laurence Parisot, présidente du Medef, a déclaré hier tout de go :
Le pouvoir d'achat est une résultante d'une croissance au niveau minimum. Donc, la vraie question n'est pas comment je contribue à ce qu'il y ait plus de pouvoir d'achat, mais comment je contribue à ce qu'il y ait plus de croissance

Tout individu capable d'un minimum de raisonnement remarque que c'est stupide : la Chine possède une croisance énorme donc selon cette logique, les chinois devraient avoir un putain de pouvoir d'achat, avec chacun son écran plasma dans sa villa avec piscine et son Porsche Cayenne garé devant. Or, selon nos informations, ce n'est pas le cas. Ce contre exemple prouve l'ineptie du «raisonnement» ci-dessus.

Beaucoup de richesse est produite en France. Avec cette déclaration, Mme Parisot escamotte habilement la question de sa répartition. À répartition constante, plus on produit de richesses, plus chacun en a, certes. Mais on peut aussi, à production constante, changer la répartition de sorte que plus personne ne crève de faim, que plus personne ne lutte pour boucler les fins de mois ; il y a assez de pognon dans notre pays pour ça. Nous avions déjà rappelé ce point élémentaire dans cet excellent billet. Il serait bon que tout le monde y pense.

Maintenant, si Laurence veut vraiment «contribuer à ce qu'il y ait plus de croissance», on ne saurait trop lui suggérer d'aller faire les trois 8 à l'usine pour un salaire de misère sans sécu sans retraite, et de produire ainsi concrètement des richesses supplémentaires sans rien coûter à la société. Et en fermant sa gueule.


Mais elle a d'autres idées :
Pour moi, il y a deux axes principaux à travailler : comment on fait pour baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises, c'est prioritaire,
Les lecteurs qui auront suivi nos conseils avisés et relu cet excellent billet reconnaitront là un discours proche de celui de M. Le Pen, l'économiste bien connu. Et ils sauront que les prélèvements obligatoires ne sont que du salaire différé (en assurance maladie, retraite, etc...). Et que «diminuer les prélèvements obligatoires», c'est donc réduire les salaires. Autrement dit, la Parisot (tête de veau) nous explique doctement que pour augmenter le pouvoir d'achat, il faut diminuer les salaires !


Et ce n'est pas fini, car voici son deuxième point :
et deuxième chose, n'est-il pas temps d'aller plus loin sur la question de la durée du travail.
Je me demande s'il ne faut pas accepter de mettre sur la table la question de la suppression de la durée légale du travail
Carrément.

La suppression.
de la durée légale.
du travail.

Nous posions la question le 10 octobre de savoir si notre patronat ne souhaitait pas revenir en 1850, au temps de Germinal. La réponse est donc officiellement oui.

Nous avions conclu qu'ils «oublient un peu vite que c'était aussi l'époque de Ravachol et de la Commune...» Comment ne pas prendre cette naïve interrogation «Je me demande s'il ne faut pas gna gna gna» pour une déclaration de guerre contre tous les droits sociaux et tous les travailleurs ? Les congés payés devraient suivre rapidement, ainsi que le SMIC ; et quant au repos hebdomadaire du dimanche, c'est déjà bien engagé. Certains de ces droits élémentaires ont été acquis dans le sang. Ils sont le legs de nos ancêtres qui ont combattu pour que nous ayons une vie meilleure. Il serait criminel de se les laisser reprendre.

Pour ces bougeois réactionnaires, pour ces patrons esclavagistes, pour ces riches arrogants, je me demande si quatre murs, ce n'est pas trois de trop (©Félix).

mercredi 21 novembre 2007

Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles...

Lu sur libération :
A l'arrivée de François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, et qui avait appelé à la suspension du mouvement dès vendredi, huées et insultes pleuvent: «Chérèque-trahison», «Chérèque au gouvernement». Le climat se tend, jusqu'à ce que le leader syndical soit contraint de quitter les lieux, protégé par le service d'ordre.

Lu sur rue89 :
A l'issue d'une matinée d'audition, l'ancien maire de Paris [Jacques Chirac] a été mis en examen pour "détournement de fonds publics" [...]. L'affaire des emplois fictifs de l'Hôtel de Ville devrait valoir à l'ancien Président sa première comparution devant un tribunal correctionnel.

mardi 20 novembre 2007

Forward (suite)

On fait passer une autre lettre ouverte.

Lettre d’un cheminot gréviste

Chère cliente, cher client,


Je suis en grève aujourd’hui et je l’assume. Oui, j’assume de devoir vous poser des problèmes dans votre train-train quotidien, j’assume de vous obliger à modifier vos habitudes quotidiennes.


On m’accuse de vous prendre en otages. Mais vous ai-je enfermés, vous ai-je attachés ? Non, je vous laisse libres. Libres au milieu des contraintes que vous acceptez tous les jours sans vous en plaindre.


J’assume pleinement de vous laisser voir vos chaînes, parce que ces chaînes sont aussi les miennes. Parce que moi aussi, je dois faire garder mes gamins quand je commence au petit matin, moi aussi, quand je rentre le soir, j’ouvre ma boite à factures qui naguère s’appelait boite aux lettres, moi aussi, je m’affale parfois dans le canapé pour manger docilement la soupe de la télé, car moi aussi, je vis dans cette société.


Oui, je l’assume. Comme j’assume les contraintes de mon métier qui me font vivre à part du groupe, qui me font travailler avant vous pour vous emmener bosser et après vous pour vous ramener à la maison. Pour vous emmener dans votre famille passer les fêtes, je ne les passerai pas dans la mienne. Je vous transporte et par définition, mon travail commence là où s’arrête le vôtre, et vice versa.


Quand j’ai pris la décision de faire ce métier, il y a 15 ans, j’ai pesé le prix de ma mise à l’écart de la vie collective, par les horaires farfelus. Ce prix, je l’ai accepté et j’entends me le faire payer. Bien sûr, je ne suis pas le plus mal loti de la terre. Bien sûr, il y a bien pire et bien plus malheureux.


Mais doit-on se sentir coupable d’avoir un toit en voyant les sans-abri ? Doit-on se sentir coupable d’avoir un emploi en comptant les chômeurs ? Doit-on se sentir coupable de se défendre ? Ma défense, je l’ai préparée. Parce que les résultats des élections de mai ne laissaient aucun doute. Le conflit aurait lieu, historiquement il devait avoir lieu. Où et quand ? Vous avez la réponse aujourd’hui. Parce que, je ne vous le cache pas, Il était encore sur le yacht de Bolloré que je mettais de côté l’argent nécessaire à ce combat.


S’il le faut, celui prévu pour quelques projets futiles sera utilisé et tant pis si le home cinéma ne vient pas dans mon foyer cette année. Quoi, j’aurais pu me payer un home cinéma et je suis dans la rue ? Eh bien ça aussi je l’assume. Et sans aucune honte depuis que j’ai lu que la marque qui commercialise le plus grand écran plasma, un joujou à cent mille euros, visait aussi le marché des particuliers en France.


On me donne 2600 euros par mois pour conduire les trains, pas pour acheter mon silence et ma docilité. On trouve au MEDEF des syndicalistes bien mieux lotis ayant toujours une larme à faire couler sur leur sort.


C’est aussi pour ça que j’assume de faire grève aujourd’hui.


On m’accuse de ne pas faire preuve de solidarité parce que la réforme est nécessaire et doit être approuvée. A force de lire les rapports du Conseil d’Orientation des Retraites, à force de lire tout ce qui peut me tomber sous les yeux parlant de retraite, du Sénat au blog débile, j’ai acquis la conviction que tout cela aurait pu être évité, pour moi comme pour vous, si nos dirigeants avaient préparé ces échéances comme j’ai préparé cette grève.


On nous a parlé de catastrophe, de faillite, de banqueroute même, or n’importe quel économiste honnête vous le dira : en 2000, l’effort prévisible à réaliser, sans rien changer pour les retraites, pour les 40 années à venir était calculé inférieur à celui fourni pendant les 40 années passées.


On n’a montré que le petit bout de la lorgnette, on n’a pas dit que la richesse du pays augmenterait plus vite que cette charge, même dans les pires scénarii.


Il y avait ce problème du baby boom ? Et alors, est-ce une raison pour tout mettre à bas alors qu’il suffisait de remplir le fonds de réserve des retraites créé en 2002, la seule véritable réforme honnête faite sur le sujet ?


Que fait un ménage quand il sait qu’une dépense va venir ? Soit il économise, soit il emprunte, soit il attend et se serre la ceinture le moment venu. C’est cette voie qu’ont choisie nos dirigeants, c’est regrettable mais je suis citoyen et je respecte les suffrages. Alors cette politique qui n’est pas la mienne, je l’assume y compris les conséquences, y compris cette grève.


Aujourd’hui, je refuse de faire mon travail dans la société parce que j’ai un différent à régler avec cette société. J’utilise un moyen légal, constitutionnel, occasionnant une gêne que l’assume pleinement parce que je suis dans une entreprise qui fait des bénéfices et qui, seule, paye les avantages de mon régime de retraite. Une cotisation patronale supérieure de près de 12% à celle de votre patron, soit environ 500 millions, pour compenser un âge de départ inférieur au vôtre, dans des conditions souvent inférieures aux vôtres, d’ailleurs.


Le reste ? C’est ce que nous paierions ensemble si nous étions dans le même régime. D’ailleurs la compensation entre régimes bénéficie à 93,7% aux artisans, commerçants, salariés et exploitants agricoles, et en 2015, mon régime ne sera plus bénéficiaire du système mais deviendra contributeur. Ces 12% sont à moi, pas à mon entreprise qui voudrait bien les récupérer.


Comme les cotisations patronales, que les patrons appellent volontiers « charges », sont à vous, payant par avance votre droit à la santé ou à la retraite. C’est parce que la seule personne volée dans cette réforme c’est moi, j’assume totalement de réclamer mon dû. On me dit que ce sont finalement les clients qui payent.


L’a-t-on dit aussi fort aux clients de Carrefour qui ont payé les conditions de fin d’emploi du patron d’alors ? Le dit-on aussi fort de toutes ces retraites chapeaux, primes de départ et autres joyeusetés faites aux dirigeants des grandes entreprises ? Le dit-on aussi fort des avantages d’autres salariés ? A ce dernier titre, il est bon de calculer que 5 années de bonus sur une carrière de 40 ans ne représentent inalement guère plus qu’un mois et demi par an. Je n’ai jamais eu de treizième mois, l’avantage est-il si exorbitant ?


Alors j’assume ne pas vouloir perdre ces 12% dans cette réforme qui ne vous apportera rien. Le gain escompté est de l’ordre de 200 millions d’euros par an. A ce rythme, il faudra 75 ans pour rembourser les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits cet été ! Suis-je encore le privilégié de cette société ?


Mais plus encore. Cette réforme, comme les précédentes, vous coûtera beaucoup, elle nous coûtera beaucoup à tous. Parce que c’est la solidarité que l’on tue aujourd’hui. Cette solidarité voulue par nos pères au lendemain de la guerre, cette solidarité insupportable pour qui se réclame du libéralisme et du chacun-pour-soi.


Cette solidarité dont le sens profond ne dépasse pas, pour notre gouvernement, la notion de l’aumône dominicale. Mais pour moi elle a un sens, parce qu’elle est profondément humaine. C’est elle, le ciment de notre société. A quoi bon vivre comme les loups où le couple dominant mange en premier et où le dernier mange ce qui reste ? Tous mangent, certes, mais est-ce le modèle que nous voulons pour notre société ? Est-ce l’exemple pour nos enfants ? Ma conviction profonde est que la société humaine ne peut être basée que sur la solidarité, sur l’entraide mutuelle. C’est ce à quoi je crois et c’est pour cela que j’assume ce combat.


Et je me souviens de 1995. Vous étiez derrière nous à 75% ! Autre époque où nous portions l’espoir, où l’on a vu des personnes venir apporter une journée de salaire dans notre caisse de grève en nous demandant de faire la grève pour eux.


La grève ce n’est pas mon métier. J’assume d’avoir laissé tomber cet espoir faute de pouvoir le porter seul. J’assume aujourd’hui de me battre d’abord pour moi, règle première de cette société libérale que je veux combattre.


C’est paradoxal ? Oui, mais j’assume ce paradoxe parce que vous ne m’aimez plus aujourd’hui et que cette désaffection est le fruit d’un combat que vous n’avez pas voulu mener, croyant à tort que je le ferais pour vous.


Nos père se sont battus, certains sont morts, pour nos congés, nos retraites, notre santé et pour bien d’autres choses encore. Qui se souvient aujourd’hui du prix payé par eux pour nos avantages de salariés de pays riche ?


Certains perdront leur boulot paraît-il. Mais qui est assez stupide pour m’accuser moi et laisser en paix cette crevure de directeur du personnel qui utilisera cyniquement cet alibi, ce sous-homme incapable de considérer son prochain comme son égal dans la difficulté ? Eh bien oui, j’assume de fournir cet alibi fallacieux à cette personne qui ne devrait rien avoir à faire dans la société des hommes.


Il n’y a pas si longtemps, nous, cheminots, avions un slogan plein d’avenir, nous voulions partager le progrès pour tous. Souvenez-vous : « Le progrès ne vaut... »

Où est-il ce progrès, aujourd’hui où l’Homme de ce siècle a enfermé sa liberté dans une télé et un portable ?

Où l’on vante les soi-disant mérites du libéralisme sans parler de ses inconvénients comme la précarité ?

Où l’on détruit l’avenir de nos enfants en oubliant les combats de nos pères ?

Où l’on brade notre société solidaire pour peu qu’on nous fiche la paix ?

Où est-il le progrès aujourd’hui ?


J’assume tout cela, chère cliente, cher client, j’assume tout.


Philippe DUVERNAY

lundi 19 novembre 2007

Forward

Deux infos à diffuser :


Un petit message sympathique aux anti- grévistes, de la part d'Alternative Libertaire :


Anti-grévistes,
vos gueules !

La grève des transports pour la défense des retraites donne l’occasion à la droite de vomir sa bile haineuse. Micros et caméras pataugent dans la fange des inepties des anti-grévistes. Il faut répondre aux pires de ces délires.

"C’est une prise d’otages !". Non. Une prise d’otage, c’est si on t ’enferme dans une cave, menotté au mur, cagoulé, et que régulièrement on vient te foutre un pistolet sur la nuque en te menaçant de te buter parce que ta famille ne paye pas. C’est ça, une prise d’otage. Là, il s’agit simplement d’une grève.

"On nous empêche de travailler !". Non. Il n’y a pas de piquet de grève devant chaque entreprise. Personne n’est empêché de travailler. Simplement il faut nous démerder tous seuls pour nous déplacer, sans les cheminots et les traminots. Au passage, la situation illustre l’absurdité totale de l’aménagement du territoire qui consiste à loger les travailleurs et travailleuses à l’est de Paris et à placer leurs entreprises à l’ouest. Si habitation et travail étaient plus harmonieusement organisés, les transports ne poseraient pas tant de problème.

"Supprimer les régimes spéciaux, c’est une question d’équité". Non. C’est une question de dumping social. L’équité, ce n’est pas aligner sur le pire régime, mais sur ce qu’on peut faire de meilleur pour le plus grand nombre. Et l’équité n’est pas non plus à géométrie variable. Si la préoccupation réelle du gouvernement Sarkozy était l’équité, il instaurerait un salaire unique. Puisque tous les travailleurs sont sensés cotiser le même temps pour leur retraite, pourquoi donc ont-ils et elles des salaires différents ?! Voilà pour le coup qui est bien inéquitable ! Allez, hop, tout le monde aligné sur le salaire moyen (1903 euros par mois en 2005), y compris le président de la République qui vient de se tripler son salaire pour gagner 10 fois ce salaire moyen !

"La mondialisation oblige à supprimer les régimes spéciaux". Non. Ceux et celles qui pensent ça sont donc prêts immédiatement à toucher un salaire chinois ou indien, puisqu’"avec la mondialisation on n’a pas le choix" ? Bonne nouvelle pour leurs collègues qui vont pouvoir se partager la différence ! La mondialisation n’est qu’un prétexte pour cacher des choix purement idéologiques.

"Avec l’allongement de la vie, il faut bien travailler plus longtemps". Non. La productivité augmente plus vite que l’espérance de vie. Donc la richesse existe pour financer largement cet allongement de l’espérance de vie. Simplement il y a un choix politique idéologique : laisser les capitalistes, les actionnaires, les possédants, accaparer cette richesse supplémentaire au lieu de la distribuer à ceux et celles qui ont contribué à la produire.

"C’était une promesse de campagne, être contre est anti-démocratique". Non. La démocratie, ce n’est pas tout est à prendre ou à laisser. La démocratie, c’est l’élaboration collective du fonctionnement de la société. Il n’y a pas de débat sur cette question, mais un passage en force du fait d’une lubie d’un seul homme. La démocratie, ce n’est pas un chèque en blanc.

"L’opinion publique est contre cette grève, les sondages le prouvent". Non. Un sondage n’a jamais rien prouvé. Tout dépend de la manière dont on pose la question. Demandons si vous pensez normal de travailler plus pour gagner moins. 99% de Non ! Donc 99% de gens contre la contre-réforme des retraites de Sarkozy.

Alors les anti-grévistes, vos gueules ! Arrêtez vos arguments de pilier de comptoir sans logique. Faites-vous greffer des neurones ! Et soutenez plutôt ceux et celles qui sont en train de se battre pour le droit à la retraite de tous et toutes.

Car il faut être soit complètement stupide, soit totalement malhonnête pour imaginer que le gouvernement Sarkozy s’arrêtera aux régimes spéciaux. C’est l’ensemble du régime de retraite par répartition qu’il veut détruire pour faire plaisir aux actionnaires des assurances privées. Dès qu’il en aura fini avec les régimes spéciaux, c’est le régime général qui passera à la moulinette de l’allongement de la durée de cotisation (encore !) et de la réduction des pensions (encore et toujours !). Alors bien sûr que c’est chiant, crevant, exaspérant de devoir se débrouiller sans les transports en commun pour se déplacer. Mais les responsables, ce sont les saboteurs des retraites : Sarkozy, Fillon et Bertrand.

Battons-nous maintenant si nous ne voulons pas bosser jusqu’à ce que mort s’en suive !



Un document sur la "simplification" du droit du travail, par Richard Abauzit via le monolecte (image de chez zgur), c'est un fichier pdf qui explique "comment nous nous sommes fait baiser"(©monolecte) :


À télécharger ici.



PS : Pour les parigots (têtes de veaux), le politburo est tombé par hasard sur cette petite annonce alléchante :

Paris, le 06 décembre 2007
Débat avec Serge Halimi et Sébastien Fontenelle
« Des intellectuels en Sarkozye. Réponses aux penseurs couchés. »
Débat animé par Serge Halimi et Sébastien Fontenelle.
Au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris.
Le jeudi 06 décembre 2007 à 19h30.
Le débat sera suivi d’un concert de Fred Alpi (www.fredalpi.com).

Nous on dit ça, on dit rien, mais tenez-vous vraiment à votre animal de compagnie ?


PPS : Une dédicace de tonton Staline pour qui met le débat en ligne.

PPPS : dans les commentaires, une info de l'ami Gagou pour les lyonnais (bande de niais), à savoir un débat avec Fontenelle sans Halimi à la librairie La Gryffe, le 15 décembre.

vendredi 16 novembre 2007

La blague du jour

Vu sur le site de libération :

Etudiants: le gouvernement a-t-il sous-estimé la grogne?

Le débat du jour entre Laurent Joffrin (Libération) et Nicolas Beytout (Le Figaro).

Les vampires...



Ils sont là.

Parmi nous.

Invisibles.

Ils veulent nous pomper tout notre sang.

Vider notre sécu.

Détourner nos maigres revenus à leurs profits.

Ils nous volent le travail.

Ils festoient et plastronnent pendant que nous travaillons durement.

Ce sont les rmistes chomeurs immigrés malades cheminots gros patrons :



Les dividendes* touchés par les grands patrons
Versés en 2007 au titre de l'année 2006

Total annuel en millions d'euros
En années de Smic
Bernard Arnault (LVMH)32627 031
Liliane Bettencourt (L'Oréal)21918 159
François Pinault (PPR)15512 852
Famille Halley (Carrefour)988 126
Famille Peugeot (Peugeot)967 960
Martin et Olivier Bouygues (Bouygues)756 218
Famille Decaux (JCDecaux)675 555
Serge Dassault (Dassault Aviation)604 975
Romain Zaleski (ArcelorMittal + Eramet)554 560
Famille Wendel (Wendel Investissement)403 317
* Les dividendes sont les revenus qui rémunèrent les profits.
Source : Magazine Capital, n°194, novembre 2007. Année des données : 2006
Source du tableau.

jeudi 15 novembre 2007

RIP CNE

Libération nous apprend qu'hier mercredi 14/11, « le contrat nouvelles embauches (CNE) a été retoqué par l’Organisation internationale du travail (OIT) : la période d’essai de deux ans n’est pas «raisonnable» et un contrat de travail ne peut être rompu «en l’absence d’un motif valable».»

Allez lire l'article en question pour revoir toute l'histoire éphémère de ce contrat qui retourne désormais dans le néant d'où il n'aurait jamais dû sortir.

Quant aux conclusions à tirer de cet épisode, le politburo les avait déjà exposées dans ce billet prophétique, que nous ne pouvons que vous encourager à (re)lire.


Y aurait pas un règlement de l'OIT contre la loi sur le service minimum ?

Sans complexe

Après avoir repris les idées du Front National, l'UMP en récupère les hommes.

Daniel Simonpieri, à Marignane, ça vous dit quelque chose ? Élu maire en 95 lors de ces tristes municipales qui avaient confié 3 villes de Provence au FN, il a été réélu en 2001 avec l'étiquette MNR, puis a appelé à voter Le Pen en 2002. En 2007, il a appelé à voter... Sarkozy, et il aura en 2008 l'étiquette UMP. Tranquille.
(source: libé)

mercredi 14 novembre 2007

Le Grenelle de l'enculement (✭)

Le politburo manque un peu de temps pour analyser ce qui est est sorti du "Grenelle de l'environnement", mais outre l'autosatisfaction des merdias et des umpistes, deux des mesures "phares" semblent montrer clairement le foutage de gueule de l'affaire :


1) Le coup du gel de l'agriculture OGM, mais seulement quand il est impossible d'en planter est tellement énorme que l'on ne commente même pas.


2) La taxe Carbone :
« la révision générale des prélèvements obligatoires se penche sur la création d’une taxe “climat-énergie” en contrepartie d’un allègement de la taxation du travail pour préserver le pouvoir d’achat et la compétitivité”.»
Daniel Tanuro en parle mieux que nous, mais en gros :

a) Le populo va la payer une première fois en utilisant du pétrole.

b) Il va la payer une deuxième fois parce que "vous comprenez mon bon monsieur, à cause de la taxe tout est plus cher".

c) Il va enfin la payer une troisième fois puisque pour épargner encore une fois les revenus du capital, les taxes du travail (appelées aussi salaire différé) seront diminuées et il devra donc sortir l'équivalent de la taxe pétrole de sa propre poche pour se payer un même niveau de service.

Mais, et c'est aussi beau, cette belle taxe va faire que ceux qui sont limite côté finance ne pourront plus prendre leur bagnole, tandis que cela n'empêchera pas les plus riches de rouler en 4x4 (au pire ils auront moins d'options).


Est-ce à dire qu'il ne faut pas lutter contre les émissions de CO2 ou le tout-voiture ? Non bien sûr, mais des mesures qui s'en prennent principalement aux plus pauvres font plus de mal que de bien :
1) En ne s'attaquant qu'au comportement individuel d'une partie de la population, elles ne résolvent pas le problème fondamental qui est l'organisation de la société sur les bases du productivisme, du consumérisme, et du court-termisme, associée à la privatisation des profits (et avantages) et la socialisation des pertes (et problèmes) ainsi qu'au repliement individualiste..

Le problème de la pollution est un problème structurel de l'organisation de nos société fondées sur le capitalisme. Vouloir le résoudre sur la base du changement individuel est illusoire.

2) S'en prendre aux pauvres sans remettre en cause le système de classe et la répartition des richesses et des efforts, c'est-à-dire sans rendre la société égalitaire, c'est mettre l'écologie au service des puissants.

La majorité de la population, celle qui va être la première et la plus affecté par ces mesures, est justement celle qui a le moins d'influence sur l'organisation de la société et celle qui a le moins voire pas du tout eu de responsabilité dans la situation où nous sommes.

Comment alors légitimer de s'en prendre à elle en priorité ? Et comment penser qu'alors, elle va se sacrifier pour quelques puissants et ne va pas réagir, y compris en refusant les modifications de la société certes indispensable mais dont elle serait la seule victime ?


Si l'on veut vraiment agir pour l'environnement, la seule solution est d'abord (ou plutôt en même temps) de diminuer les inégalités entre les individus. En France et dans le monde. À cette seule condition, des mesures contraignantes pourront être prises.

Nous l'avons affirmé dans un billet précédent : il faudra choisir entre socialisme et barbarie. Écosocialisme et écobarbarie.


PS : Voir aussi sur le sujet le commentaire d'Isabelle Delannoy sur le grenelle.
Et aussi ce billet plein de ressources chez Coco-des-bois qui a honteusement plagié notre titre !





(✭) Oui, on sait, ça va faire hurler mais on s'en fout, on est des tchékistes !

mardi 13 novembre 2007

Vive la Grève

L'actualité, en ce moment, c'est la tension qui monte, et les grèves qui se préparent. La plupart des médias (qui mentent) abordent le sujet du point de vue de l'utilisateur des services publics qui peste quand les fonctionnaires se battent pour défendre leur statut et ledit service public (n'est-ce pas paradoxal?), comme si la grève était une catastrophe naturelle, un événement extérieur, incontrôlable, inexplicable. Les médias face aux grèves, c'est les fameux trois singes : le Figaro se bouche les oreilles, le Monde se cache les yeux, et Libération se tait. Surtout ne pas chercher à comprendre ou à expliquer.

Relayons donc deux articles qui prennent la chose par le bon bout : celui des grévistes.
- Des explications sur les soit-disant privilèges des cheminots, et leurs motivations (lire sur rue89).
- Les bonnes raisons qui poussent les lycéens à s'engager à leur tour contre la loi Pécresse, sans blocage ... pour l'instant ! (lire dans Le Figaro. Mais nan on déconne, c'est aussi sur rue89).

Quelques infos simples et claires qui méritent d'être diffusées.



Je soutiens la grève


Belle image conseillée par Sabotage (voir commentaires). Cliquez dessus pour plus d'explications.



Ah tout de même, un correctif : Pendant que Libération fait l'éloge d'une étudiante anti-blocage qui qualifie ses adversaires de «militants d’extrême gauche, fascistes et dictateurs», et nous rapporte que les CRS qui ont tapé sur des étudiants à Nanterre prétendent user «de la force nécessaire et suffisante», Libération nous informe aussi en long, en large, et en travers, des mouvements sociaux. Il faut le signaler, cet article relate en détail et en image une grande mobilisation très importante : pour le droit des suédoises à aller seins nus à la piscine...

lundi 12 novembre 2007

Gégène portable

On en parle, ça va se faire, le taser va équiper les polices municipales. Oui, ces polices qui ne servent en général qu'à mettre des PV aux automobilistes qui n'ont pas payé l'horodateur vont être équipées de ce pistolet électrique, capable d'infliger une décharge de 50000V pendant au moins 5 secondes, afin de neutraliser un individu sans le tuer (sauf desfois: 167 morts en amérique du nord depuis 1999, une broutille). Ceux qui l'ont essayé parlent d'une douleur atroce.

Cet appareil pourrait ressembler à un progrès humain s'il remplace les vrais pistolets, mortels, des unités d'élites engagés dans la traque de criminels dangereux. La ministre de l'intérieur dit que pour les 3000 gendarmes et policiers déjà équipés, il a permis de baisser l'usage des armes à feu ; admettons. Mais s'il s'ajoute à l'attirail des keufs, c'est juste un moyen de répression supplémentaire, (beaucoup) plus puissant que la matraque. En paticulier quand ce sont les policiers municipaux, non armés en principe, qui en sont dotés. On franchit un palier dans le rapprochement police-milice. Or il convient d'appeler les choses par leur nom : ce truc est un instrument de torture. Ni plus ni moins. C'est juste plus propre que la gégène ou que ça :mais l'idée est la même. C'est pas moi qui le dis, le Comité de l'ONU contre la torture a reconnu que ces pistolets «peuvent parfois être utilisé comme intrument de torture» (lire ici, point C/4/b).

L'avantage, c'est que ça laisse beaucoup moins de traces qu'un coup de matraque ou d'annuaire sur la tête... On peut dès lors imaginer les abus et les menaces lors d'interrogatoires musclés, ou lors de petites altercations entre «jeunes» et forces de l'ordre.

Oh bien sûr les flics ne sont pas censés dégainer cet engin à tout bout de champ, mais s'il ne sert à rien, alors pourquoi les en équiper ? Les risques et le coût de cette nouveauté sont bien supérieurs aux avantages qu'on pourrait retirer de leur emploi par les policiers municipaux.

Conséquemment, MAM a gagné une place au goulag, assise sur la chaise électrique.



PS: Pour plus d'informations sur le taser, ses abus, sa légalité aux USA, allez voir ce lien (en anglais) signalé par emcee.

vendredi 9 novembre 2007

Alles Gute zum Geburtstag !



Mon père était tellement de gauche que quand est tombé le mur de Berlin
Il est parti chez Casto pour acheter des parpaings.

Mon père était tellement de gauche, que lorsqu’il est parti
La gauche est partie avec lui.

Les Fatals Picards,
Mon père était tellement de gauche.
À écouter en concert.

jeudi 8 novembre 2007

J'irai faire caca sur vos tombes

Toujours à la pointe de la lutte contre le social-traitrisme, le politburo a dépêché un de ses membres pour aller chier là :


mercredi 7 novembre 2007

The Pleurnisher




Véritable nom : François Chérèque
Profession : Bureaucrate Syndicaliste Jaune
Identité : Publiquement connue.
Autres identités : The Pleurnisher, le Gros Nul, le Jaune, le Renard, le Social-Traitre, L'Ami De La Garce Parisot, Foie Jaune.
Lieu de naissance : Nancy
Parents connus : Jacques Chérèque (père, ex-ministre social-traitre), Phillippe Chérèque (frère, patron), Laurence Parisot (amour secret, chef du merdef)
Appartenance à un groupe : Anciennement les "Marvel Nicole-notistes", les bérets jaunes, le FPLP (Front des Perfides Lécheurs de Patrons)
Première apparition : la CFDT, 1978



Ancien membre des bérets jaunes puis agent spécial du FPLP, le Pleurnisher (François Chérèque), s'apprête à se retirer pour mener une existence paisible après avoir bien trahis les siens, notamment sur les retraites en 2003, où il obtient son surnom de "Foie Jaune". Lors de son ultime mission, les choses tournent mal et les syndicalistes obtiennent gain de cause..

Ivre de vengeance, il n'a plus qu'un but : faire payer les prolos et les syndicalistes honnêtes à hauteur de leur crime. Il va mettre tous ses talents de lécheur et de traitre au service de sa mission la plus personnelle et la plus destructrice... casser définitivement la combattivité des travailleurs.


(Spéciale dédicace à CSP)

mardi 6 novembre 2007

lundi 5 novembre 2007

Encore un...

Ah, au fait, on a oublié de vous signaler l'arrivée parmis nous au goulag de monsieur Dominique Schmidt, préfet du Puy-de-Dôme. M. Schmidt est ainsi récompensé pour sa brillante idée de virer les trois psychiatres consultants pour MSF qui examinaient les étrangers et rendaient un rapport au médecin de la DDASS.

En brûlant cette étape, le préfet (qui s'était fait vilipender par Hortefeux pour son manque de rendement) ne risque pas d’atteindre magiquement son quota, note Libération (via RESF). Tout au plus ajoutera-t-il quelques éléments sur la liste des expulsés. « Mais aujourd’hui, tout est bon à prendre », souligne l’un des psychiatres. Cette décision va toucher les plus fragiles, souvent des personnes ou familles complètement isolées et en danger de mort dans leur pays, dont les troubles psychiatriques nécessitent une autorisation temporaire de séjour afin qu’ils accèdent à des soins.»

Un fonctionnaire zêlé qui prend une décision inhumaine dans l'espoir d'atteindre son quota d'expulsions, avouez que ça a de la gueule.

Voici un client de choix. On va le bichonner...

dimanche 4 novembre 2007

vendredi 2 novembre 2007

En pleine croissance

La commission Attali pour la libération de la croissance n'est pas allée assez loin. Elle a bien pensé à supprimer le principe de précaution pour pouvoir faire toutes les conneries possibles qui rapportent du fric, mais a raté l'idée du siècle, celle qui permet à certains pays d'avoir une croissance à 2 chiffres et au MEDEF local d'être atteint de priapisme. Il y a pourtant une solution très simple, qui permettrait d'augmenter de 20% le PIB ! Oui, 20% ! C'est le monde qui nous l'indique : en Inde, 20% de la richesse nationale est produite par des enfants.

C'est pourtant tout simple : «Des journées de travail de 15 heures, sans rémunération ou presque. Ceux arrivés il y a trois ans touchent 25 euros par mois.» Voilà à quoi devrait ressembler le nouveau contrat de travail proposé par le gouvernement pour "libérer la croissance" de toutes ces pesanteurs éthiques, droit-de-l'hommistes, et administratives : le CGE (Contrat Gamin Esclave).

Il faut être logique : si l'objectif est d'augmenter toujours plus vite notre PIB, d'avoir une croissance toujours plus forte, alors il faut d'urgence organiser le travail des enfants pauvres (et ça leur évitera de traîner dans les rues à brûler des bagnoles). Il y a là un potentiel énorme de production ! L'Inde et la Chine l'appliquent déjà, et on sait bien que dans une économie mondialisée, il faut s'adapter, être souple, compétitif, gna gna gna, sinon on va se faire bouffer par ces pays (rappelez-vous comme la Chine est en avance sur nous en la matière).
Suggestion de slogan pour la prochaine manif de droite : "Lé-ga-li-sez le travail des enfants !"

Si l'objectif est de vivre mieux, alors le travail des enfants, ça choque. Et l'abandon du principe de précaution est idiot. Et la réduction du temps de travail à salaire constant est une bonne idée.

Bref, dans les deux cas, le rapport de la commission Attali est stupide : soit on fait vraiment ce qu'il faut pour relancer franchement la croissance, soit on dit clairement que la croissance doit rester prisonnière de certaines bornes à ne pas franchir. Le fat Jacques a bien mérité sa place au goulag. Où il pourra arborer fièrement sa laisse d'or.

jeudi 1 novembre 2007

Rigolons un peu

Bon, personne n'a pu échapper à la crise de Sarko lorsqu'il a été interviewé sur son ex par la journaliste de CBS.


Il semblerai que la chaine ait voulu se venger et diffuse cette délicieuse photo :



(source)


Hu hu hu hu, la vengeance est un plat qui se mange bien chaud.


PS : Il semblerait que ce soit "réalisé avec trucage".

mardi 30 octobre 2007

Étymologie

«La rue, elle ne fera pas plier, parce que nous sommes dans une démocratie»

N. Sarkozy, en slip.



Démocratie : Nom féminin, du grec dèmos, le peuple, et kratos, puissance, souveraineté. Système politique où le peuple ou un organe élu par lui, détient la souveraineté.

Donc, dans une vraie démocratie, si le peuple (la rue) veut quelque chose, le gouvernement (élu par lui et pour lui) se doit de l'écouter. Cette petite phrase du petit homme trahit une bien étrange conception de la démocratie, dans laquelle on n'aurait pas le droit de contredire le gouvernement, et aucune chance d'infléchir sa politique parce que c'est lui qui décide. Ça fait penser à autre chose :

Dictature : Nom féminin, régime politique où un homme seul, parfois un groupe d'hommes plus ou moins étendu (parti, caste, armée, groupe religieux, etc.) exerce le pouvoir, généralement sans limite légale ou constitutionnelle. (d'après wikipédia)

Conclusion : nous ne sommes pas dans une dictature car il y a des limites légales et constitutionnelles aux pouvoirs du président et du gouvernement (noter qu'il compte justement modifier les institutions qui les limitent). Mais on n'est plus vraiment en démocratie semble-t-il (lire aussi chez ehim ce qu'en pense Ken Loach). Un peu entre les deux...

Monarchie : Nom féminin, du grec mono, seul, et archein, pouvoir. Système politique où l'unité du pouvoir est symbolisée en une seule personne, appelée monarque. Elle n'est ni nécessairement une royauté, ni nécessairement héréditaire : il a toujours existé des monarchies électives, par exemple chez les Gaulois. Selon la définition de Montesquieu, une monarchie se définit par le gouvernement absolu d'un seul mais ce pouvoir est limité par des lois. La monarchie est constitutionnelle lorsque le monarque est limité dans ses pouvoirs par une constitution qui établit par écrit des lois fondamentales prévoyant une séparation des pouvoirs. (wikipédia)

Ploutocratie : Nom féminin, du grec ploutos, richesse, et kratos, pouvoir. Système de gouvernement où l'argent constitue la base principale du pouvoir. Cette concentration du pouvoir dans les mains d’une classe sociale s’accompagne de fortes inégalités et d’une faible mobilité sociale. (wikipédia)


En tout cas, dire : «Fermez-la, on est en démocratie», c'est un non-sens. Ça mérite le goulag.

Brève

«L'extrême droite radicale cherche à se fédérer contre Marine Le Pen» (lemonde.fr)
Tandis que l'extrême droite modérée, elle, est rassemblée autour de Nicolas Sarkozy ?

lundi 29 octobre 2007

Effets pervers, acte 2

Après la découverte surprenante des effets pervers de la Loi sur la Récidive par Le Monde (voir notre billet), c'est une autre loi symbolique de la politique sécuritaire de Sarkozy qui ne résiste pas à l'épreuve des faits. Plus précisément, l'instauration d'un délit de racollage passif dans la Loi de Sécurité Intérieure de 2003 prétendait (hypocritement) «nuire à ceux qui mettent des filles et des garçons sur le trottoir pour les exploiter au-delà de toute limite».

On savait très bien que concrètement, ça permettrait juste de virer les putes de beaux quartiers, et de leur ajouter la pression de la police à celle de leurs macs, qui, eux, ne seraient pas inquiétés puisqu'ils ne raccollent pas. Bref, de criminaliser les victimes de la prostitution, et de rendre leur situation encore plus précaire en les repoussant dans des endroits plus glauques. C'est-à-dire de glisser le problème sous le tapis, juste pour que les croquants ne le voient plus. Un enfant de 4 ans comprendrait que si la police verbalise les putes au lieu de traquer leurs macs, ça va pas arranger leurs affaires. Eh bien 4 ans après, libération nous le confirme :
En pratique, alors que les arrestations des personnes prostituées se sont multipliées aucune condamnation pour traite n’est intervenue [...] La loi pour la sécurité intérieure qui se révèle à cet égard inefficace serait même contre-productive, voire criminogène.» Dans le détail, la loi Sarkozy a abouti à davantage de violences, «en particulier de la part des agents de police», selon les associations de prostitué(e)s
Grandiose bilan, n'est-il pas ? On en rajoute une couche pour la bonne bouche :
Quant aux victimes de proxénétisme en situation irrégulière ou précaire, elles sont éloignées du territoire, selon les associations de prostitué(e)s, «ce qui ne leur laisse aucune chance de pouvoir faire valoir leurs droits en tant que victimes. […] Certaines ont même pu être éloignées alors que leur proxénète, poursuivi pénalement, n’avait pas encore été jugé.»

Cet exemple est remarquablement symbolique de toute la politique de Sarko depuis 2002. Grands effets d'annonce sur une loi grandiloquente avec des bonnes intentions affichées, tout ça pour se montrer ferme (et accessoirement faire du chiffre sur les affaires élucidées par la police : un délit de racolage passif = 1 affaire, et mate mes stats !) et embrouiller la populace tout en marchant sur les plus faibles. La loi sur la récidive, c'est pareil...

Il serait temps que tout le monde comprenne.

vendredi 26 octobre 2007

Hourra !

Grande nouvelle : l'opposition s'est montrée efficace et pugnace à l'Assemblée Nationale et a réussi à rendre impossible l'adoption d'une loi inique ! Le récit de cet acte de bravoure se trouve sur libération.fr.

De quelle loi s'agit-il ? Du paquet fiscal ? De la loi sur la récidive ? De l'objectif de 25000 reconduites de clandestins à la frontière ? De la "réforme" des régimes spéciaux de retraites ? Du service minimum ?

Vous n'y êtes pas. Il s'agit de quelque chose d'encore plus important pour le PS et le MoDEM.

Le "Nouveau Centre", ou R.E.C.Q.L.S.P.C.L.S. (Rassemblement des Ex-Centristes Qui Lèchent Sarkozy Pour Conserver Leur Siège), n'a pas rempli la condition actuelle pour bénéficier du financement public des partis politiques : avoir au moins 50 candidats aux législatives qui font au moins 1% des suffrages. Il propose donc que cette condition devienne, de manière rétroactive : obtenir 15 sièges de député. Cela lui permettrait de toucher 1,8 millions d'euros de financement public. C'est une magouille lamentable et absolument révoltante. Et ça a le don de sortir de leur torpeur les autres députés, qui craignent que leur parti à eux n'obtienne moins d'argent du coup. De là à les accuser de corporatisme et de s'arcbouter sur leurs privilèges archaïques...

On aimerait les voir aussi motivés contre des lois qui ne touchent pas qu'à leur pognon mais aussi au droit du travail, aux libertés des étrangers, aux prestations sociales, etc, il y a de quoi faire...
Sinon, on pourrait presque finir par croire qu'ils ne se battent que pour eux-mêmes et pas pour le peuple et l'intérêt général.

Pitres...

mercredi 24 octobre 2007

Délit de grosse touffe

Rue89 nous révèle le franchissement d'un nouveau palier dans l'escalade à l'ignominie pratiquée par notre gouvernement dans le cadre de la traque aux clandestins.

Deux jeunes filles ont présenté un «extrait d'acte de naissance de la République Démocratique du Congo [indiquant] qu'elles sont nées en 1991.» Mais c'est bien connu, les noirs sont menteurs et l'administration est peu fiable dès qu'on franchit la Méditerrannée, donc les autorités françaises ne les ont pas crues. Or il est important de savoir si elles sont majeures ou pas. C'est qu'on doit expulser 25000 clandestins cette année, ce serait dommage d'en rater deux... Donc il a été fait procéder à une expertise médicale, à base de radio du poignet (ce qui n'est pas nouveau) et (là c'est une glorieuse innovation) d'un test de puberté ! «En se basant sur la pilosité des aisselles et du pubis, ainsi que sur l'aréole des seins, le médecin a conclu que les deux jeunes femmes étaient majeures», nous raconte Rue89.

En vertu de quoi (on reste pantois devant la précision et la fiabilité de la méthode, critiquée par un rapport de l'Académie nationale de Médecine [1] ), elles sont accusées de faux et usage de faux, «le parquet arguant de l'irrégularité des papiers congolais, en plus de l'entrée et du séjour illégaux sur le territoire» ! Après le délit de sale gueule, voici le délit de grosse touffe.

Imaginez l'examen ! Ces congolaises sont traitées comme des animaux. Même Tintin au Congo, pourtant jugé raciste, n'a pas osé tâter les nichons ou examiner la foufoune des membres de la tribu des Babaoro'm. Par contre, le Capitaine Haddock savait très bien comment traiter ces sinistres «négriers» qui estiment l'âge et la santé des noirs comme on le ferait des chevaux :

( Coke en Stock )

Le politburo, pour sa part, emploierait un langage plus cru...


[1] Extrait de l'article de Rue89 :

« La défense a plaidé que cet examen appronfondi, comme la radio du poignet, ne permettaient pas de déterminer valablement si la jeune femme est majeure. La défense se base notamment sur un rapport de l'Académie nationale de médecine, qui estimait en janvier dernier qu'on a peut-être l'âge de ses os... mais pas avec précision passé 15 ans.

Sollicitée par les ministères de la Justice et de la Santé, l'Académie préconisait en cas de doute l'examen pubertaire. Avant de reconnaître que là aussi: "Il existe cependant des possibilités d’erreur." Le Pr Jean-Louis Chaussain, auteur du rapport, confirme que, "sans échographie, le seul examen du volume des seins ou de la pilosité ne permet pas d'être affirmatif".
»

Et le Pr. Pascal Sevran nous fait remarquer avec son humour si particulier que si on fait ce genre d'examen à des africains de sexe masculin, ils vont tous être déclarés majeurs, vu la longueur de leur organe, hu hu hu.