vendredi 30 mai 2008

Encore une agression de braves policiers par des hordes sauvages (probablement musulmanes)

Ami, tu n'es sûrement pas sans savoir que 3 personnes ont été blessées par balle hier par des policiers qui n'était pas en civils mais bien ivres.

Observons donc ce que nous raconte à ce propos le police-matin libération de ce matin ?

«Ce sont des policiers chevronnés. L’un des deux est un des plus anciens du service», affirme une source proche de la Préfecture de police.
On remarquera la qualité de l'enquête réalisée par les journalistes : il se sont courageusement plongés dans une investigation difficile (de recopie de communiqué de la police).

Remarquons aussi (pour plus tard) la qualification des policiers : ils sont «chevronnés».

«L’enquête devra déterminer si la suite des événements procède du guet-apens de la part des jeunes ou de la provocation de part et d’autre».
Attention, hein, la possibilité que l'agression soit venue de la police est complètement inimaginable (et inimaginée). Les jeunes sont coupables par définition. Et ce bien que «les fonctionnaires ont bu plus que raison, selon une source policière».

Un des deux policiers se serait alors fait dérober son arme de service, selon une source proche du ministère de l’Intérieur. Son collègue, blessé à la mâchoire, aurait alors effectué trois tirs de sommation en l’air avant d’ouvrir le feu à trois reprises sur le groupe de jeunes.
D'ailleurs, l'enquête de longue haleine se poursuit avec le copié/collé d'une «source du ministère de l'intérieur» (forcément neutre et objective) : les policiers ont été agressés et menacés d'une arme. Ils ont réagit raisonnablement et averti cette bande de criminels jeunes, avant de faire, comme on dit, l'usage de la force (bien contre leur volonté, hein !).
(où l'on constate à quel point ces policiers sont chevronnés : se faire dérober son arme de service n'est pas à la portée du premier débutant venu.)

L’un d’entre eux est atteint aux reins, son pronostic était hier soir réservé. Deux autres jeunes auraient été plus légèrement blessés à la cheville et au bas du dos.
Remarquons en passant que au moins 2 des 3 blessés ont été atteints dans le dos, ce qui montre à quel point ils étaient menaçants.

La Préfecture de police affirmait hier soir que ces jeunes gens, originaires du Xe arrondissement et de banlieue, «étaient bien connus des services de police», notamment pour des faits de vols et d’escroquerie.

Et hop, en fait c'étaient des délinquants comme les policiers étaient chevronnés. Finalement la police nous a débarrassé d'affreux criminels.


Donc pour résumer : une bande de jeunes délinquants a sauvagement agressé deux policiers rentrant tranquillement chez eux après une petite fête. Ces derniers ont bien essayé de les raisonner mais rien n'y a fait et nos braves policiers ont été contraints de faire usage de leur arme de service alors que les délinquants les menaçaient de leur dos. Un peu comme Zyed et Bouna, qui après avoir commis un cambriolage, ont décidé de se répartir le butin dans un transformateur d'EDF. Maintenant les rues sont plus sûres et les gens mieux informés.



Pour la prochaine fois, rappelle-toi ami : un journaliste, un flic.



PS : Ce n'est pas directement lié, mais on notera avec intérêt l'article de Bakchich sur l'alliance entre pouvoir et mafia, lorsque le premier est bousculé par le peuple.

jeudi 22 mai 2008

Un truc que n'écrira pas Paulo A. Paranagua

Parmi la propagande que l'on subi régulièrement sur l'amérique du sud, l'essentiel consiste à répéter à quel point Chavez est un dictateur, Cuba un enfer et les FARC des criminels fous furieux et sanguinaires.

Heureusement de temps en temps, un article émerge du lot pour remettre un peu les idées en place et permettre de distinguer un peu la réalité. Faut-il le dire ? Vous ne lirez jamais ce genre d'articles dans libération ou sur le monde...

Quelques morceaux choisis :
la campagne de propagande du gouvernement colombien a réussi à créer l’impression dans bien des esprits que les FARC sont les responsables de la majorité des violations des droits humains alors que les chiffres publiés par les organisations de défense des droits humains sont en contradiction avec ce sentiment général.

la Commission Colombienne des Juristes (CCJ) a rapporté l’an passé que durant le premier mandat du président Uribe Vélez (2002-2006) les guérilleros étaient responsables de 25% des assassinats de civils ; cependant que les paramilitaires étaient responsables de 61% des morts et les militaires de 14%.

Les gens sont saturés d’articles racontant des assassinats soi-disant perpétrés par les guérilleros alors qu’il y beaucoup moins d’articles rapportant les crimes commis par les militaires colombiens et leurs alliés paramilitaires – quelques détails de crimes anciens révélés dans des témoignages de paramilitaires démobilisés sont certes parfois publiés.

L’abîme entre ce que les gens croient et la réalité de la situation des droits humains en Colombie est apparue avec évidence avec le récent mandat d’arrêt lancé contre les soldats colombiens responsables de l’assassinat de 8 paysans en février 2005 dans la communauté de paix de San José de Apartadó. [...] Le vice-président Santos avait alors rapidement cherché à faire porter la responsabilité du massacre à la guérilla, déclarant : « Le gouvernement a des preuves qui établissent que les FARC sont coupables de cet horrible crime ». [...] Selon Salgado, lui et d’autres paramilitaires étaient les guides de la patrouille militaire qui a commis le massacre dans le hameau de Mulatos à San José de Apartadó. [...] Salgado a donné sa version du massacre : « Les enfants se cachaient sous les lits. La fille, cinq ou six ans, était très jolie et le garçon était mignon aussi. Nous avons suggéré aux officiers de les laisser dans une maison voisine, mais ils ont répondu que ces enfants représentaient une menace, qu’ils allaient devenir des guérilleros dans le futur ». Salgado a alors affirmé qu’un officier militaire, qui utilisait le nom de Cobra, « a pris la petite fille [de cinq ou six ans] par les cheveux et lui a tranché la gorge avec une machette ».

Selon le Conseil pour les droits humains et le Déplacement (CODHES), par exemple, 305 966 personnes ont été victimes de Déplacement forcé en 2007 – une brutale augmentation de 38% par rapport à 2006. Cependant, comme les militaires colombiens et les paramilitaires sont responsables de la majorité des Déplacements forcés, et parce que les victimes sont des paysans pauvres de Colombie, il n’y a guère d’attention gouvernementale sur ces violations des droits humains – et par extension guère de suivi médiatique de cette crise humanitaire. En contrepartie, on porte toute l’attention, aussi bien en Colombie qu’à l’échelle internationale, sur la question des enlèvements. Contrairement aux Déplacements de personnes, la plupart des victimes des enlèvements sont des membres des classes moyennes ou des classes supérieures ; et ce sont les guérilleros qui sont responsables.
Finalement les médias dominants, aussi bien en Colombie qu’aux États-Unis, se font complices de cette guerre psychologique quand ils continuent de diffuser les accusations du gouvernement alors que les journalistes savent parfaitement que ces accusations sont souvent fausses


mercredi 21 mai 2008

Sémantique

Cet article du Monde analyse les résultats de plusieurs sondages sur les réformes, résultats pour le moins mitigés, que Jean-François Doridot, directeur chez Ipsos, résume ainsi :
« Il y a un problème sémantique chez les Français entre le changement qu'ils approuvent et les réformes qu'ils redoutent.» « Tant qu'on leur présente les choses de manière abstraite, ils approuvent, mais quand ils en comprennent les effets directs sur leur situation, ils rechignent »

Autrement dit, les français pour foutre dehors tous les étrangers sans-papiers qui viennent égorger nos fils et nos compagnes parasiter notre modèle social, mais sont choqués quand leur voisin de palier, un étudiant pourtant très gentil, est embarqué par la police en centre de rétention. Ils sont pour faire des économies dans la fonction publique, mais contre la fermeture de l'hôpital / du tribunal de leur ville. Ils sont pour l'équilibre des comptes de la sécu, mais n'ont pas envie de ne plus être remboursés pour leurs lunettes. Etc, etc...

Vu comme ça, au premier abord, on pourrait se dire que les français sont un peu cons, tout de même. Et on aurait peut-être pas complètment tort. Mais :

1) Il y a un problème sémantique chez J-F Doridot. On peut très bien être pour le changement, mais contre les réformes scélérates proposées par le gouvernement. Être pour un autre changement. Car une autre réforme est possible.

2) Qui a dit aux français qu'il fallait absolument faire ces changements, les a convaincu que ça ne pouvait plus durer, avant qu'ils réalisent que la réforme les concerne aussi, et leur fera (très) mal ? Est-ce que ce sondage ne révèlerait pas que les français se font avoir, et se font imposer à grands coups de propagande des réformes qu'ensuite ils désapprouvent ? Pourrait-on soupçonner les médias de mentir pour nous influencer et nous pousser à approuver des manoeuvres qui vont contre nos propres intérêts ?

Bref, qui doit-on envoyer au goulag ? Les français, les sondeurs, ou les journalistes ?

vendredi 16 mai 2008

Nausée

Les entreprises françaises installées en Chine se mobilisent pour venir au secours des victimes du violent séisme qui a frappé le Sichuan. [...] Même si ces groupes s'en défendent, cet élan de générosité est une belle occasion de redorer un peu l'image de la France ternie par les incidents et les manifestations de soutien au Tibet qui ont marqué le passage de la flamme olympique à Paris
[c'est le politburo qui souligne]
(lu dans le Quotidien Vespéral des Marchés)

Autrement dit, il y en a qui perdent pas le nord et qui sautent sur la première occasion pour se racheter une belle image, scandaleusement ternie par ces enfoirés de droits-de-l'hommistes avec leurs manifestations mauvaises pour les affaires. Quelle aubaine, ce séisme ! On lâche quelques centaines de milliers d'euros, un peu de matos, et hop, on est des bienfaiteurs.

Le cynisme est une valeur en hausse. Achetez !

Bide

Christain Estrosi, nouveau maire de Nice et caniche fidèle de Sarkozy, était tout fier de mettre en place le service minimum d'accueil à l'occasion de la grève dans l'enseignement hier. Ce fut un bide retentissant :
«Nous avons pris nos dispositions pour accueillir 1200 élèves dans les centres de loisirs de la ville. Tout à bien fonctionné», analyse Christian Estrosi. Mais il y a un hic : seulement 186 enfants se sont rendus dans les centres de loisir (source)


Le politburo éclate d'un rire sardonique !

Bac-moins-cinq s’interroge : « Pourquoi les familles ont-elles préféré gardé les enfants ? » Il estime la communication de ce service convenable notamment dans les médias. Il suppose que les instituteurs ont fait aussi circuler l’information. Est-ce parce que ce système n’est pas encore rentré dans les mœurs ? Sans doute.

Peut-être aussi que ce service ne plait qu'aux lecteurs du Point et à tous ceux qui rêvent de briser l'efficacité des grèves, mais que les vrais gens n'en ont rien à foutre. Si ça se trouve, certains parents ont même amenés leurs gosses à la manif...

En tout cas, vue l'utilité publique nulle de ce machin, légiférer pour contraindre les grévistes à s'y soumettre relève simplement de l'attaque du droit de grève, et pas du tout du soucis de l'uager du service public "éducation nationale" (et pas "garderie nationale", au fait). Au moins, c'est clair.


Post Scriptum : Ici, un petit florilège de réactions.

«Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne.»

Bernard Kouchner «a reconnu avoir pensé démissionner à cause du recours aux tests ADN dans le cadre du regroupement familial, mais affirme avoir «changé» sur la question.»


Alors ... qu'il ferme sa gueule !

lundi 12 mai 2008

Un autre jour en France

Libération nous apprend que «plusieurs centaines de personnes ont défilé dimanche à Grasse (Alpes-Maritimes) [...] derrière une banderole proclamant "bavure policière, assassins" ». Cette manifestation fait suite à la mort d'Abdelakim Ajimi, survenue au commissariat après son arrestation musclée par la BAC en pleine rue.

Le politburo est littéralement abasourdi par cette nouvelle.

Comment cela est-il possible dans le fief de Christian Estrosi ? C'est inimaginable ! Comment, dans le département où Nicolas Sarkozy a réalisé son meilleur score, peut-on trouver plusieurs centaines de personnes qui doutent de la probité et de la sincérité des forces de l'ordre, et qui ont l'outrecuidance de protester quand un arabe se fait tabasser par elles ? *

Incroyable !

On espère qu'un car de CRS a été envoyé en renforts à Grasse pour circonscrire ces dangereux activistes.

Heureusement, le préfet des Alpes Maritimes a rétabli la vérité en ces termes magnifiques :
« Aucun élément ne permet actuellement de mettre en cause l’action des fonctionnaires. »

Alors, hein...

Par exemple, les témoignages qui racontent que :
«Pendant les vingt minutes où j’étais là, il ne lui a pas lâché le cou. Il le serrait très fort. Cette image ne me sort pas de la tête»
ou :
«Il ne pouvait plus parler ni crier. Alors il a tapé contre le sol avec la paume de sa main, à la manière d’un catcheur qui veut cesser le combat»
et encore :
«Il était à terre. Ils étaient trois sur lui. Un policier lui faisait une pression sur la colonne vertébrale avec son genou. Un autre l’étouffait avec son bras. Il avait les mains menottées sous le torse. Il était violet, il demandait à respirer. Il a pris deux coups de poing, deux bonnes pastèques.»
ne permettent pas d'envisager que la victime a été éxagérément passée à tabac. D'ailleurs, l'auteur de ce dernier témoignage précise qu'il a dit aux policiers : «Vous l’avez maîtrisé, il n’y a pas besoin de plus.» Cela lui vaudra de finir «au poste, menotté, pour avoir voulu s’interposer»...

Il convient de laisser la police faire son travail, bon Dieu.


On est quand même largement plus forts que les italiens, nous les français. On n'a pas besoin de milices néo-nazies pour tabasser à mort les estrangers, on a notre propre police, nous, monsieur.

Nous vous souhaitons une bonne journée en France.

vendredi 9 mai 2008

Les années folles

L'Italie s'est réveillée récemment avec la tête dans le seau, le retour de Berlusconi au pouvoir, et l'élection d'un ex-neo-fasciste à la mairie de Rome (dont la victoire «a été célébrée le bras tendu par quelques-uns de ses partisans» d'après libération). Le nouveau gouvernement, qui fait la part belle à la Ligue du Nord, est clairement de droite dure. Après avoir déclaré qu'il lui avait tout piqué, Berlusconi a dit vouloir s'inspirer du modèle Sarkozy. On souhaite bon courage aux italiens..

Cerise sur le gâteau, on assiste à une recrudescence d'aggressions fascistes, d'après Veltroni, le loser des élections. Certes il exagère peut-être parce qu'il est aigri, mais les faits sont inquiétants : Libération parle d'«une série d’attaques qui témoignent d’une véritable recrudescence des violences de groupuscules d’extrême droite dans tous le pays, que ce soit contre des immigrés, des jeunes des centres sociaux ou des cercles homosexuels.» Il ne manque que les juifs dans la liste pour que ça ressemble tout-à-fait à du nazisme.

Veltroni parle d'«un climat culturel et politique où s’affirment l’intolérance et la haine envers les plus faibles». Mais d'où est-ce que ce climat peut-il bien provenir ? À votre avis ? L’ancien ministre communiste Paolo Ferrero a une piste :
«La droite populiste a depuis longtemps introduit la culture du bouc émissaire, de l’extracommunautaire au toxicomane».
Ben oui, quand on joue avec le feu, ça finit par prendre... Et c'est pas sûr que ça les dérange, ces ordures qui s'indignent pour la forme mais n'ont pas l'air pressés de jouer au pompier.

Et en France, le climat, il est comment ? Est-ce qu'on n'a pas nous aussi une droite populiste et hargneuse qui introduit la culture du bouc émissaire, de l'étranger sans papier au jeune de banlieue d'origine africaine, en passant par le feigant de chômeur et le fonctionaire privilégié ? On peut raisonablement prévoir un temps de plus en plus orageux dans une atmosphère aussi électrique.

vendredi 2 mai 2008

Un blairiste, des blaireaux

Jeu : faites le lien entre ces articles de Libération :

1) 24 avril : Grève historique des enseignants en Grande-Bretagne :
De l'autre côté de la Manche, les enseignants descendent rarement dans la rue. Mais trop, c'est trop. «Les fonctionnaires ont été confrontés à une attaque sans précédent du gouvernement au cours des cinq dernières années», affirme Mark Serwotka, responsable d'un syndicat. «100 000 supressions d'emplois, un plus grand nombre de privatisations des services publics...»


2) 2 mai : En Grande-Bretagne, les Travaillistes prennent une claque aux élections municipales, enregistrant leur pire résultat depuis 40 ans.

Grosse, grosse branlée qu'ils attribuent à la crise économique, à quelques atermoiements, mais pas du tout à un éventuel rejet de sa politique. Il est bien connu que les électeurs sont trop cons pour juger du bien-fondé de la politique menée, mais qu'ils votent contre le gouvernement quand ils sont pas contents (parce qu'il pleut par exemple), et pour lui quand ils sont contents (parce qu'ils sont champions du monde par exemple).



3) 12 janvier : Blair devant l’UMP : «En France, je serais probablement au gouvernement»



4) 25 avril : Concours de déterrage de Blaireaux



Solution :

D'après le politburo, les numéros un et 3 montrent indubitablement que les travaillistes appliquent une politique thatchérienne, et le numéro 2 prouve sans ambiguité que le peuple attend autre chose de la part d'un parti qui se prétend de gauche. C'est marrant, ça nous rappelle un parti "socialiste" qui applique une politique de droite, a Tony Blair pour modèle, et se prend des branlées électorales régulièrement...

Mais ça doit être trop simple, car les journalistes expliquent le contraire.

Quant au numéro 4, il n'a rien à voir avec un appel au secours des travaillistes à leur ancien chef, ou avec une sympathique coutume d'outre-manche consistant à bizuter un ancien maire blairiste défait.

C'était un piège, ha ha !

Mais le jour où les blairistes vivront dans des terriers, le politburo formera une équipe pour le concours...