mercredi 14 novembre 2007

Le Grenelle de l'enculement (✭)

Le politburo manque un peu de temps pour analyser ce qui est est sorti du "Grenelle de l'environnement", mais outre l'autosatisfaction des merdias et des umpistes, deux des mesures "phares" semblent montrer clairement le foutage de gueule de l'affaire :


1) Le coup du gel de l'agriculture OGM, mais seulement quand il est impossible d'en planter est tellement énorme que l'on ne commente même pas.


2) La taxe Carbone :
« la révision générale des prélèvements obligatoires se penche sur la création d’une taxe “climat-énergie” en contrepartie d’un allègement de la taxation du travail pour préserver le pouvoir d’achat et la compétitivité”.»
Daniel Tanuro en parle mieux que nous, mais en gros :

a) Le populo va la payer une première fois en utilisant du pétrole.

b) Il va la payer une deuxième fois parce que "vous comprenez mon bon monsieur, à cause de la taxe tout est plus cher".

c) Il va enfin la payer une troisième fois puisque pour épargner encore une fois les revenus du capital, les taxes du travail (appelées aussi salaire différé) seront diminuées et il devra donc sortir l'équivalent de la taxe pétrole de sa propre poche pour se payer un même niveau de service.

Mais, et c'est aussi beau, cette belle taxe va faire que ceux qui sont limite côté finance ne pourront plus prendre leur bagnole, tandis que cela n'empêchera pas les plus riches de rouler en 4x4 (au pire ils auront moins d'options).


Est-ce à dire qu'il ne faut pas lutter contre les émissions de CO2 ou le tout-voiture ? Non bien sûr, mais des mesures qui s'en prennent principalement aux plus pauvres font plus de mal que de bien :
1) En ne s'attaquant qu'au comportement individuel d'une partie de la population, elles ne résolvent pas le problème fondamental qui est l'organisation de la société sur les bases du productivisme, du consumérisme, et du court-termisme, associée à la privatisation des profits (et avantages) et la socialisation des pertes (et problèmes) ainsi qu'au repliement individualiste..

Le problème de la pollution est un problème structurel de l'organisation de nos société fondées sur le capitalisme. Vouloir le résoudre sur la base du changement individuel est illusoire.

2) S'en prendre aux pauvres sans remettre en cause le système de classe et la répartition des richesses et des efforts, c'est-à-dire sans rendre la société égalitaire, c'est mettre l'écologie au service des puissants.

La majorité de la population, celle qui va être la première et la plus affecté par ces mesures, est justement celle qui a le moins d'influence sur l'organisation de la société et celle qui a le moins voire pas du tout eu de responsabilité dans la situation où nous sommes.

Comment alors légitimer de s'en prendre à elle en priorité ? Et comment penser qu'alors, elle va se sacrifier pour quelques puissants et ne va pas réagir, y compris en refusant les modifications de la société certes indispensable mais dont elle serait la seule victime ?


Si l'on veut vraiment agir pour l'environnement, la seule solution est d'abord (ou plutôt en même temps) de diminuer les inégalités entre les individus. En France et dans le monde. À cette seule condition, des mesures contraignantes pourront être prises.

Nous l'avons affirmé dans un billet précédent : il faudra choisir entre socialisme et barbarie. Écosocialisme et écobarbarie.


PS : Voir aussi sur le sujet le commentaire d'Isabelle Delannoy sur le grenelle.
Et aussi ce billet plein de ressources chez Coco-des-bois qui a honteusement plagié notre titre !





(✭) Oui, on sait, ça va faire hurler mais on s'en fout, on est des tchékistes !

4 commentaires:

t0pol a dit…

mhumm délicieux ce billet, et en plus tu aurai pu rajouter une couche sur l'absence de vision à 10 ou 20 ans de nos industriels ( la voiture électrique: pffffuit )et de nos politiques. Tout cette mascarade n'avait qu'un but: donner une image d'écolos au gang des pollueurs.

vlg a dit…

merci.

En ce qui concerne la voiture electrique, outre l'absence de vision à long terme, le politburo est quand même des doute. Parce qu'à priori cela n'apporte aucun bénéfice environnemental puisque la pollution est déplacé au niveau de la production de l'électricité.

coco_des_bois a dit…

salaud... j'avais même pas lu le tien d'article !
:)

Moi je vois que l'objectif est atteint par ces connards de la bande au nabot : dépolitiser l'écologie, tout le monde marche, dans le monde merveilleux des bisounours, on peut en même temps polluer, faire de la croissance infinie, délocalier etc et en même temps protéger la planète ... et la marmotte ...

Comme tu le dis très bien, c'est un coup de maitre qui dure depuis des années : reporter la responsabilité sur les "gens", les "consommateurs" ... les politiques, eux, ne peuvent rien ou presque.

Je vais m'acheter le bouquin de René Dumont : "Seule Une Écologie Socialiste..." qui me semble fort en adéquation avec nos interventions respectives.

vlg a dit…

"Seule Une Écologie Socialiste..."

Ah connais pas, il faudra que nous en fasse un résumé !

«salaud... j'avais même pas lu le tien d'article !»

hu hu