vendredi 2 novembre 2007

En pleine croissance

La commission Attali pour la libération de la croissance n'est pas allée assez loin. Elle a bien pensé à supprimer le principe de précaution pour pouvoir faire toutes les conneries possibles qui rapportent du fric, mais a raté l'idée du siècle, celle qui permet à certains pays d'avoir une croissance à 2 chiffres et au MEDEF local d'être atteint de priapisme. Il y a pourtant une solution très simple, qui permettrait d'augmenter de 20% le PIB ! Oui, 20% ! C'est le monde qui nous l'indique : en Inde, 20% de la richesse nationale est produite par des enfants.

C'est pourtant tout simple : «Des journées de travail de 15 heures, sans rémunération ou presque. Ceux arrivés il y a trois ans touchent 25 euros par mois.» Voilà à quoi devrait ressembler le nouveau contrat de travail proposé par le gouvernement pour "libérer la croissance" de toutes ces pesanteurs éthiques, droit-de-l'hommistes, et administratives : le CGE (Contrat Gamin Esclave).

Il faut être logique : si l'objectif est d'augmenter toujours plus vite notre PIB, d'avoir une croissance toujours plus forte, alors il faut d'urgence organiser le travail des enfants pauvres (et ça leur évitera de traîner dans les rues à brûler des bagnoles). Il y a là un potentiel énorme de production ! L'Inde et la Chine l'appliquent déjà, et on sait bien que dans une économie mondialisée, il faut s'adapter, être souple, compétitif, gna gna gna, sinon on va se faire bouffer par ces pays (rappelez-vous comme la Chine est en avance sur nous en la matière).
Suggestion de slogan pour la prochaine manif de droite : "Lé-ga-li-sez le travail des enfants !"

Si l'objectif est de vivre mieux, alors le travail des enfants, ça choque. Et l'abandon du principe de précaution est idiot. Et la réduction du temps de travail à salaire constant est une bonne idée.

Bref, dans les deux cas, le rapport de la commission Attali est stupide : soit on fait vraiment ce qu'il faut pour relancer franchement la croissance, soit on dit clairement que la croissance doit rester prisonnière de certaines bornes à ne pas franchir. Le fat Jacques a bien mérité sa place au goulag. Où il pourra arborer fièrement sa laisse d'or.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

En voilà une idée qu'elle est bonne!
Et tu n'as pas peur de t'attirer les foudres des acariâtres du ouèbe?
Parce que, curieusement, ceux-là ne voient en Inde (et dans d'autres pays "émergents") que l'engouement pour le savoir-faire de spécialistes à prix cassés et l'avènement des parvenus, occultant tout ce que génère l'appât du gain des multinationales et autres capitalistes échevelés.
Mais si on vend davantage de consoles Machin-truc et de téléphones portables, c'est que la croissance est là, non?
Alors quelle importance si d'autres gamins sont mis à la tâche et privés d'école?
Au moins ils ne traînent pas dans les rues à chercher, par désoeuvrement, quelle petite vieille à attaquer .

Patxi a dit…

Attali est une grosse merde turbo-capitaliste dévoré par son égo boursouflé.
le nom même de cette commission est une farce totale..
sa première mesure, quand il a été nommé à la tête de la BERD, a été de refaire tous les sols du siège de la banque, pour les remplacre par du marbre rare.
Il a blindé le budget de fonctionnement, de petite sotteries en coktails. au nom du développement des nations de l'est et du tiers-monde.
la classe mondiale..
Le diable se niche toujours dans les détails..

Quant à la croissance chez ton ami Chavez, grâce au Biotox, aux hummer et aux importations record mondial de whisky, tout va bien pour cette révolution de pacotille.
Viens vois à la maison, on en cause.tu vas tomber de haut..
Il est vraiment temps que tu abandonnes ton confort et que tu viennes vivre quelques années à Cienfuego, Cuba, ou à Barquisimeto, Venezuela. Ca te transformerait le bulbe..une chtite dose de réel de temps en temps, loin des logrohhées franco-françaises, ça, ce srait un camp de rééducation drôlement pertinent.
m'enfin moi cque j'en dis...
Patxi

vlg a dit…

Visiblement il y en a que ça défrise que les profits du pétrole servent à améliorer les conditions de vie du peuple vénézuélien. Ils regrettent le bon vieux temps où seule l'oligarchie en profitait.

Rappelons donc quelques faits :

«En 1998, par exemple, il y avait 1 628 médecins prodiguant des soins de première ligne à 23,4 millions d’habitants. Aujourd’hui, ils sont 19 571 pour une population de 27 millions de personnes. De 1998 à aujourd’hui, le nombre de salles d’urgences est passé de 417 à 721, celui des centres de rééducation, de 74 à 445 et celui des centres d’attention médicale primaire, de 1 628 à 8 621, dont 6 500 sont situés dans les quartiers pauvres. Depuis 2004 jusqu’à aujourd’hui, 399 662 personnes ont été opérées des yeux et ont recouvré la vue. En 1999, 335 personnes infectées par le virus du sida bénéficiaient d’un traitement anti-rétroviral dans les services de santé publique. En 2006, ils étaient au nombre de 18 538.»


«En 2006, il y avait dans tout le pays 15 726 établissement commercialisant des aliments à prix subsidiés (permettant une économie moyenne de 27% et 39% en comparaison avec les prix du marché, respectivement, de 2005 et de 2006), bénéficiant ainsi à 67% de la population en 2005 et à 47% en 2006.»

«le nombre d’élèves dans les écoles bolivariennes de l’enseignement primaire est passé de 271 593 pendant l’année scolaire 1999/2000 à 1 098 489 en 2005/2006.»

«En termes réels (corrigés par l’inflation), les dépenses sociales par personne ont augmenté de 170% dans la période 1998-2006.»

«Le taux de pauvreté a rapidement diminué, passant de 55,1% en 2003, le chiffre le plus haut, à 30,4% en 2006»


etc, etc...

Voir http://risal.collectifs.net/spip.php?article2351

Anonyme a dit…

Bien dit! Mais pour certains, il vaut mieux voir la paille que la poutre.
Pourquoi, ils ne se penchent pas sur le Mexique, par exemple, où les paysans, chassés de leurs terres par les gringos, crèvent de faim et où la nourriture de base, la tortilla, a augmenté de 60% parce qu'il faut bien nourrir les vautours yankee.
Ou en Inde, où les petits agriculteurs, qui croulent sous les dettes à cause des prédateurs du genre Monsanto, finissent par se suicider par milliers.
Ou, pire encore, aux US (pays "riche" au départ, s'il en est, et qui n'aurait pas à se reconstruire), dans les quartiers pauvres où ils sont privés de tout, éducation comprise.

Mais c'est pas grave, puisqu'il y a des riches qui peuvent se gaver jusqu'à s'en faire péter la panse.

Et bientôt, on n'aura même pas besoin d'aller ailleurs pour voir pire.
Tiens, puisque tu lis l'anglais, un article parallèle à ton billet: Gap chopé à sous-traiter avec des exploiteurs d'enfants en Inde.
http://www.alternet.org/workplace/66709/
Evidemment, les pisse-froid diront que les entreprises occidentales ne cherchent qu'à leur donner du boulot pour les aider à s'en sortir et que s'ils n'étaient pas là, ce serait pire.
Oui, comme en Afrique.

(La journaliste a eu la même idée : mettre les petits Américains oisifs au boulot).

Troubi a dit…

Et si le problème c'était la croissante ? Enfin c'est juste une idée comme cela ... En passant !

Anonyme a dit…

Valentin: en voilà une idée qu'elle est bonne ! Tant qu'on ne s'intéresse qu'à la hausse du PIB, ce genre de truc est inévitable. La vie est une affaire de priorités.

emcee: merci pour le lien, l'auteur a très bon goût (car c'est bien du second degré, rassure-moi ?)

Anonyme a dit…

Bien sûr, cela devrait être second degré. Je ne vais pas sur les sites premier degré ;-D
En fait, tu as raison, son texte est ambigu et même les anglophones qui commentent ne savent pas toujours si c'est de l'ironie ou du premier degré.
Moi, j'ai vu cela comme du sarcasme. Mais bon.