Un commentaire posé dans l'excellent blog de CSP a attiré l'attention du politburo sur de récentes déblatérations du journaliste bourgeois Serge Faubert.
Celui-ci a écrit sur son site un texte commentant la déclaration d'Arlette Laguiller suivante : "Notre avenir à nous le monde du travail n'est pas au fond des urnes, les bulletins de vote ne sont que des chiffons de papier, notre avenir est entre nos mains".
Le texte de Faubert est intéressant au sens qu'il exprime bien la haine et le mépris de l'engeance qu'il représente pour tout ce qui ne se soumet pas à son idéologie mortifère.
Attardons nous sur quelques citations :
«le monde idéal auquel aspire Arlette Laguiller et ses amis est un monde dans lequel on ne votera pas. Autrement dit un monde totalitaire. Un de ces paradis socialistes qui ont ensanglanté le XXème siècle. Et dont la Chine, le Viêt-Nam ou Corée du Nord sont les derniers représentants.»
Pour mieux cogner sur Laguiller, pour mieux assimiler alternative politique et camps de concentrations, Faubert fait semblant de croire qu'il n'a pas compris son discours.
Il fait semblant de ne pas comprendre que Laguiller faisait référence aux durs combats qui ont eu lieu dans le passé, pour que le peuple récupère une partie de son dû, volé par quelques exploiteurs.
Il fait semblant de croire que tout ce que veut Laguiller, c'est une dictature pour assouvir sa soif de pouvoir.
Il fait semblant de croire qu'il existe une relation de bijection entre aller voter dans le cadre de notre parlementarisme et la démocratie.
Il fait semblant de croire qu'il existe une relation de bijection entre aller voter dans le cadre de notre parlementarisme et la démocratie.
Il fait semblant de croire que le fait que la bourse et majorité des richesses d'un pays appartiennent à une minorité n'est pas anti-démocratique.
Il fait semblant de croire que la démocratie, qui est l'expression de la volonté populaire, peut s'exprimer librement quand elle est contrainte par la volonté de la minorité qui controle l'économie.
Il fait semblant de croire que les dirigeants politiques, médiatiques, économiques ne proviennent pas essentiellement d'un même milieu, n'ont pas les mêmes intérêts.
Il fait semblant de croire que les médias, qui sont censés nous informer et par là même permettre le choix en toute connaissance de cause des dirigeants, n'appartiennent pas directement ou indirectement à une fraction de la bourgeoise nationale ou internationale.
Il fait semblant de croire que cela n'influe pas sur les médias et sur la représentation de la réalité qu'ils en donnent.
Il fait semblant de croire qu'un tel pays où les médias ne sont pas indépendant est encore un pays démocratique au sens plein.
Il fait enfin semblant de croire que tout ça ne borne pas les limites possibles de la démocratie parlementariste telle qu'elle existe actuellement.
Il fait enfin semblant de croire que tout ça ne borne pas les limites possibles de la démocratie parlementariste telle qu'elle existe actuellement.
«un de ces paradis socialistes qui ont ensanglanté le XXème siècle.»
Toute cette hypocrisie ne sert qu'à une chose : se cacher derrière le mot démocratie pour dire le capitalisme c'est le bien, ses alternatives c'est le mal.
Mais ce qu'il ne dit pas c'est que c'est la misère et l'impuissance du peuple a changer sa condition, entretenue par et pour les puissants qui a amené les Stalines et les Maos. Que c'est directement ces mêmes puissants qui ont mis au pouvoir et soutenus les Hitlers et les Pinochets quand ce même peuple secouait un peu trop ses chaînes. Que c'est enfin sa répression, féroce, impitoyable, qui ne laisse survivre que les plus durs et souvent les moins humains, qui fait que seul les plus durs et les moins humains finissent par prendre le pouvoir.
Mais ce qu'il ne dit pas c'est que c'est la misère et l'impuissance du peuple a changer sa condition, entretenue par et pour les puissants qui a amené les Stalines et les Maos. Que c'est directement ces mêmes puissants qui ont mis au pouvoir et soutenus les Hitlers et les Pinochets quand ce même peuple secouait un peu trop ses chaînes. Que c'est enfin sa répression, féroce, impitoyable, qui ne laisse survivre que les plus durs et souvent les moins humains, qui fait que seul les plus durs et les moins humains finissent par prendre le pouvoir.
Il parle de Mao et de Staline, nous on va lui parler des nos grands démocrates à nous, et de leurs amis, installés par nos si belles démocraties, soutenus par nos si belles démocraties. On lui rappellera, puisqu'il fait semblant de l'avoir oublié, les dizaines de millions de morts des famines impérialistes et capitalistes du 19ème et 20ème siècle, on lui parlera de Mobutu et de Videla, du Vietnam et de l'Algérie.
«Il n’y a qu’une secte pour proférer pareilles absurdités criminelles.
Car bien sur ne pas accepter la soumission quinquennale aux dictats de la hautes bourgeoisie et de ses médias, c'est être une secte, c'est avoir un comportement criminel. Des démonstrations ? Des preuves ? N'en attendez pas, ce genre de caniche est bien au dessus de ça.
«Je songe, à cet instant, au Chili»
On atteint là des sommets de crapulerie et de dégueulasserie. C'est un pur archétype du renversement orwellien de la réalité qui se fait de moins en moins timide en ce moment.
Prendre le cas d'Allende, (qui par ailleurs était ami de Fidel Castro qui n'est pas souvent cité par les Serge Faubert comme un démocrate) renversé et «suicidé» par les USA, qui sont censés être le parangon de la démocratie pour cracher sur l'anti-démocratisme de Laguiller, seule une crapule capitaliste pouvait le faire.
«Elle ne vaut pas mieux que Le Pen, elle et ses gardes rouges. C’est sa dernière campagne. Tant mieux. Tirons la chasse.»
Là, l'ordurier exprime toute la finesse de son raisonnement pavlonien (Arlette = Lepen, Communisme = Nazisme, Anti-libéralisme = dictature) et fait démonstration de sa grande délicatesse (on notera avec intérêt une même obsession pour les toilettes que le grand démocrate Poutine).
Elle aura cependant pour mérite d'avoir inspiré la sanction ferme et définitive votée à l'unanimité par le politburo : condamnation à récurer tous les chiottes du goulag.
Avec la langue.
Elle aura cependant pour mérite d'avoir inspiré la sanction ferme et définitive votée à l'unanimité par le politburo : condamnation à récurer tous les chiottes du goulag.
Avec la langue.
Finissons, pour réflexion, sur une citation du bolchévico-pol-potiste bien connu Léon Blum :
«Plus que de tout autre parti, le socialisme a l'horreur de la violence et du sang [...] Nous souhaitons que la transformation sociale – ce qui est le vrai sens pour nous du mot révolution – puisse s'accomplir par les procédés légaux, par une victoire du suffrage universel par exemple.
Mais, à cet égard, les leçons de l'histoire nous rendent quelques peu sceptiques.Nous ne sommes pas bien sur que la légalité [...] au jour précis où nous pourrions l'invoquer à notre profit, ne nous fasse pas défaut.
Nous ne sommes pas bien sûrs que les représentants et les dirigeants de la société actuelle, au moment où ses principes leurs paraîtraient trop gravements menacés, ne sortent pas eux-mêmes de la légalité pour entrer dans ce qui leur paraîtrait le Droit. [...] Un coup de force qui protège le régime social profite généralement de beaucoup de sympathie.
Si le socialisme se liait définitivement par le respect juré de la légalité, il risquerait de jouer un jeux de dupe [...] Les républicains, mêmes modérés, n'ont pas oublié, je pense, les origines de la République dans ce pays. Jamais la république n'a été proclamée, en France, par la vertu d'un vote légal rendu dans les formes constitutionnelles.
Au 10 août 1792, en février 1848, au 4 septembre, elle fut installée par la volonté du peuple insurgé contre la légalité existante. Nous avons aujourd'hui le suffrage universel, mais il existait au 4 septembre, il existait à peu de choses près au 10 août. Il n'était alors qu'une fiction ; mais est-il aujourd'hui une pleine réalité ?
L'influence du patron et du propriétaire ne pèse-t-elle pas sur les électeurs, avec la pression des ,puissances d'argent et de la grande presse ? Tout électeur est-il libre du suffrage qu'il émet, libre par la culture de sa pensée, libre par l'indépendance de sa personne ? Et, pour le libérer, ne faudrait-il pas précisément une révolution ?» [1]
PS : le politburo vous conseille de lire cet excellent texte sur l'idéologie de la Success story périphérie (même si on n'en partage pas la conclusion)
PPS : Pour finir sur une note plus joyeuse : nous nous étions à plusieurs reprise attristé ici de la disparition prématuré de cet excellent chanteur qu'était Renaud.
Il semblerait bien qu'on se soit trompé mais qu'en fait il avait juste choisi de changer de nom. Il s'appelle Ridan maintenant (voir ici, là et là)
[1] Citation extraite du «Grand bon en Arrière» de l'indispensable Serge Halimi
4 commentaires:
L'excellent CSP vous remercie. Vous êtes bien urbains.
C'est flagrant à quel point souvent le terme "extrême gauche" sert de révélateur: on prend quelqu'un d'à priori sympathique, et on observe comment il réagit. Souvent, les masques tombent, et ce qu'il y'a derrière est rarement joli-joli.
Tiens, petit pari facile: dans les grèves à venir, fleurira avec une rare violence dans la presse (qui ment)l"expression "manipulés par les trotskystes". Comme avant, certes, mais pire ce coup-çi...
(superbe citation de Blum : bravo).
C'est exactement ça (sauf qu'on ignorait que Faubert ai pu être sympathique).
Ouais, les "casseurs anarchistes manipulés par les trotskystes" sont un grand classique. Curieusement on a jamais vu ou lu "les casseurs (de la sécu et des services publics) umpistes manipulés par les capitalistes". Surprenant non ?
Pour blum c'est piqué du grand bon d'halimi
J'en ai la larme à l'oeil, franchement t'a écris un texte plus que fort, émouvant. Ca fait mal à vrai dire, et ça donne le vertige, même si je suis depuis quelques temps coutumier de ces idées, de ces révoltes.
Les morts du capitalisme, de son bras droit le colonialisme passé et actuel, ces morts ne se comptent pas, ils n'existent pas. Le bourgeois de droite ne voit que ce qui est devant ses yeux, et se persuade que cet écran de fumée est la réalité.
Pour la citation, je finis le bouquin de Wacquant et je choppe celui d'Halimi, et elle est tellement forte, c'est fou. On mesure - si on a un cerveau - le fossé qui s'est creusé entre les imposteurs du PS et les idéaux socialistes.
Ridan : pas mal, le rythme est un peu mou mais les textes sont bien sentis, ça fait plaisir.
Merci franchement pour ce texte... je vais juste faire un pti post pour encourager un éventuel passager à venir le lire.
Coco des bois, le politburo est vraiment flatté par ton commentaire et par ton lien sur ton blog.
Le bouquin d'Halimi est franchement terrible (comme ses autres livres d'ailleurs), on t'envie à l'idée que tu va le découvrir.
Enregistrer un commentaire