mercredi 2 mai 2007

Reviens, Stakhanov, ils sont devenus mous

Après avoir fait un joli rêve, le politburo de vive le goulag s'est réveillé avec la gueule de bois dimanche 22 avril au soir. Voir l'extrème-droite atteindre 43,85% des suffrages exprimés tandis que le seul candidat moustachu maniant faucille et marteau (pour faucher les OGM et démonter les Mac Do) n'a pas recueilli 500 000 voix a quelque peu affecté son moral.

À l'unanimité, le politburo a donc décidé de se réunir en séminaire sur la côte d'azur et de prendre une semaine de farniente réflexion intensive dans un luxueux palace loin du tumulte de ce monde peuplé (majoritairement) par des cons.

C'est pourquoi la fin du mois d'avril a été pauvre en production, et le mois de mai commence doucement avec un copier/coller de ça :

Propos de libéraux :

  • De Ludwig von mises - dans Libéralisme (1927) :
« On ne peut nier que le fascisme et les mouvements similaires cherchant à mettre en place des dictatures sont remplis des meilleures intentions et que leur intervention a, pour l'instant, sauvé la civilisation européenne. Le mérite qui en revient au fascisme demeurera éternellement dans l'histoire. Mais bien que sa politique ait apporté provisoirement le salut, elle n'est pas de nature à nous assurer les succès futurs. Le fascisme était une solution d'urgence. Le considérer comme quelque chose de plus serait une erreur fatale. »

  • De Friedrich von Hayek - dans le journal "El Mercurio", préférant une :
« dictature libérale à une absence de libéralisme dans un gouvernement démocratique »

  • De Hans-Hermann Hoppe :
« Les riches sont en règle générale intelligents et industrieux, alors que les pauvres sont typiquement stupides ou paresseux, ou les deux à la fois. »

« En subventionnant les tire-au-flanc, les névrosés, les négligents, les alcooliques, les drogués, les sidateux, et les handicapés physiques et mentaux par la réglementation de l'assurance et par l'assurance-maladie obligatoire, on aura davantage de maladie, de paresse, de névroses, d'imprévoyance, d'alcoolisme, de dépendance à la drogue, d'infections par le Sida, de même que de tares physiques et mentales. »

« En forçant les propriétaires privés, par la réglementation de l'environnement, à protéger, c.-à-d. à subventionner les "espèces menacées" qui résident sur leurs terres, on aura davantage d'animaux, mieux portants, et moins d'êtres humains, qui se porteront moins bien. »

« En outre, la politique d'immigration antidiscriminatoire des États-Unis et d'autres pays occidentaux au cours des dernières décennies a fait en sorte que des gens qui sont étrangers ou même hostiles aux valeurs occidentales ont pu facilement s'établir dans ces pays et les infiltrer. »

« Que doit-on espérer et prôner comme politique d'immigration correcte (...) ? La meilleure que l'on puisse espérer (...) : c'est que les dirigeants démocratiques se conduisent "comme si" ils étaient personnellement propriétaires du pays, comme s'ils avaient à décider qui admettre et qui exclure dans leur propre propriété privée. Cela signifie pratiquer une politique de discrimination extrême : (...) en faveur de ceux qui présentent les plus grandes qualités humaines d'expertise, de caractère et de compatibilité culturelle. (...) en outre, (...) cela implique que l'immigrant doit présenter non seulement une connaissance de [notre] langue mais encore des capacités intellectuelles générales supérieures (au-dessus de la moyenne) et des qualités de caractère compatibles avec notre système de valeurs — avec pour résultat prévisible une tendance systématique à favoriser l'immigration des Européens. »

« plus il y a d'armes à feu, moins il y a de crimes » « Par ailleurs, c'est le gouvernement américain qui, en empêchant les pilotes et les passagers d'être armés, a permis à des gens d'infliger de tels dommages [le 11 septembre 2001] au moyen de petits couteaux. »
« Les libertariens doivent développer une conscience de classe marquée, non pas dans le sens marxiste du terme, mais dans le sens de reconnaître qu'il existe une nette distinction entre ceux qui paient les impôts (les exploités) et ceux qui les consomment (les exploiteurs). »

« Il faudrait s'attaquer en particulier à la démocratie, un système par lequel les démunis votent pour s'approprier le bien de ceux qui ont acquis des richesses. »

Curieusement, et très probablement après un excès de consommation de drogues dures, certains voient la lumière pendant un cours instant :

  • De Murray Rothbard :
    « Nous (les membres de notre groupuscule) ré-examinâmes les origines de la Guerre Froide… et conclûmes, à notre grande surprise, que les États-Unis avaient tous les torts et que c’est la Russie qui était la victime. Il en découlait que la grande menace qui pesait sur la paix et la liberté du monde venait non pas de Moscou ou du ‘communisme international’, mais des États-Unis et de son Empire qui s’étendait sur le monde et le dominait. » - « La politique étrangère impérialiste (des US) et l’état de garnison permanent ont leur origine dans un Big Business avide d’investissements à l’extérieur et de contrats militaires à l’intérieur. »

8 commentaires:

Thierry a dit…

AHAHAH!!!J'EN ÉTAIS CERTAIN! Le camarade VLG a cédé aux sirènes petites bourgeoises et moustachues. Il a privilégié l'adversaire objectif bureaucratiquement dégénéré, au véritable candidat de l'avant-garde éclairée à vélo! Mais l'Histoire, de son marteau d'airain, lui a rappellé qu'on ne badine pas impunément avec la classe ouvrière!(d'autant que maintenant que l'autre se colle à Royal, ils sont mal mal mal, les bovétistes...)
Tiens, qu'en penses-tu, de ce retournement, par ailleurs?
(et félicitations: tu as trouvé une splendide brochette de porcs, dis-moi...)

vlg a dit…

Hum, c'est un peu plus compliqué que ça : le politburo est vraiment un politburo, ce n'est pas qu'une astuce réthorique.

L'attitude des membres en face des différents candidats à été diverse.

Disons qu'en faisant la moyenne entre le social-traitre que les moustaches qui sentent la pipe plongent dans des transes érotiques et le psychopathe que l'idée de voir balancer les pourris^W courageux politiques qui nous dirigent au bout d'une corde (bien courte la corde) plonge dans des délices sadiques, on arrive à un truc comme Vive le Goulag.

Ceci dit comme le travail est fait en commun (c'est un vrai soviet ici !), il est vrai qu'il n'est pas nécessaire de faire le distinguo entre nous et qu'il est raisonnable de considérer le politburo comme une entité gestaltique dont la multiaxialité saussurienne est...heu, on s'égare...

Disons qu'il n'y a pas vraiment besoin de nous distinguer même si ce n'est pas contre indiqué.


Quant à Joseph Staline^W Bové, le politburo est divisé sur son initiative.

L'un pense que s'il a réussi à infiltrer le staff de campagne de la candidate la moins à droite au second tour, on ne peut que s'en féliciter et espére qu'il saura la convaincre avec son rapport sur "la mondialisation et la souveraineté alimentaire" que le libéralisme suce et qu'il faut brûler l'OMC. Et éventuellement qu'il faut faire du vélo, le politburo n'a rien contre ce moyen de transport écologique (sauf quand ça monte).

Un autre est beaucoup moins généreux, et pense que ceux qui ont voté pour lui en voulant rejeter le PS se retrouvent un peu cocus mais n'en fait pas une maladie.

vlg a dit…

Puisque tu as apprécié les citations, sur l'excellent site des renseignement généreux, il y a une partie () délicieuse dédiés à des citations telle que :

L'éthique est peut-être la première exigence de la modernité.
J. Chirac

vlg a dit…

Ah aussi : ce billet n'était pas tout à fait gratuit, il se trouve que von mises et Hayek sont parmi les plus grands maitres à penser du néolibéralisme.

Histoire que la prochaine fois qu'un type vous ressorte du Staline et Mao...

Thierry a dit…

Ah, VLG est bicéphale, donc.Avais po compris...
pour la Moustache, je me suis interdit d'éxprimer ce que j'en pense durant la campagne, réservant mes piques à l'ennemi, et pas à ceux dont les idées sont proches. Mais je n'en pensais pas moins...
Et je ne partage en rien l'optimisme d'une partie de VLG: il existe une loi aussi incontestable que la gravité=tout ce qui s'approche du gros trou noir politique qu'est le PS finit par disparaître...C'est pour ça qu'il ne faut surtout pas s'en approcher.Le PSU, les Verts, le PCF...et maintenant Bové. Ségolène n'en a rien à carrer de ce rapport, c'est uniquement pour absorber ce qu'elle peut de son aile gauche. Elle avait demandé un truc similaire à la Ligue: on l'a envoyé bouler (ce qui permet aux soc'dem de hurler qu'on est irresponsables, etc.). Grillé à la gauche de la gauche par son autoritarisme sectaire, Bové est mort politiquement: le PS va le bouffer, le digerer, et l'excreter. Une simple question de temps.
Pessimiste? Je parie une bouteille de vodka que dans deux ans, plus personne n'entendra parler de lui. Sérieux.Et ceux qui ont voté pour lui sont grave cocus (et pas contents du tout, si j'en crois ce qui me parvient aux oreilles...).

Ne pas oublier que la raclure Friedman a été conseiller économique de Pinochet. A ressortir également.Et le néolibéralisme prone au final un darwinisme social qui s'accomode fort bien d'un régime politique autoritaire.

Thierry a dit…

Excellent lien! Je vais le déguster lentement...merci!

coco_des_bois a dit…

Excellentes citations !
Merci pour les liens également.

Je suis assez d'accord avec CSP au sujet des capacités digestives du PS. Et ça m'attriste d'autant plus.

vlg a dit…

Vous avez peut-être raison, mais relevons tout de même le pari ! Au pire, ça nous fera une occasion de nous saouler pour oublier la disparition de ce syndicaliste paysan sympathique. Au mieux, le PS vomira Bové avant de le liquéfier, parce qu'il ne se laissera peut-être pas digérer facilement (le tracteur risque de mal passer).