Le politburo de Vive Le Goulag vient de lire quelques témoignages de gens qui ont contourné la carte scolaire et en expliquent les raisons. Extraits :
Dans la plupart des cas, l'idée générale est la suivante : l'école du quartier n'est pas d'assez bonne qualité pour les merveilles du monde que sont mes enfants (qui veulent devenir médecin, pas infirmière), je veux le top pour eux, donc je me débrouille. Et il ne vient pas à l'idée de ces parents qu'ils laissent derrière eux d'autres enfants dans cette école si peu attrayante (mais peut-être que ces autres enfants ne veulent que devenir balayeurs). Ils ne se rendent pas compte que tout le monde ne peut pas faire comme eux. Si on peut comprendre qu'une mère veuille le meilleur pour ses rejetons, on ne peut pas admettre qu'elle ne voie pas que la solution est d'améliorer globalement l'école partout plutôt que de laisser les gens choisir n'importe comment, ce qui fera toujours des déçus.
Un autre extrait est plus intéressant qu'il n'en a l'air:
Pendant ce temps, Xavier Darcos fustige le collège unique (lire sur rue89). Selon l'historien de l'éducation Claude Lelièvre :
Le politburo tient à le dire : pour que l'égalité des chances soit une réalité, il faut fournir un enseignement de qualité à tous les enfants, point barre. Ça demande des moyens, humains et matériels.
«Je me suis rendu compte que la mixité sociale que la carte scolaire devait soit-disant préserver n'existe pas dans la réalité ; enfin, j'ai décidé de mettre mes enfants ailleurs quand une maîtresse de maternelle m'affirma que les écoles de la ville, en banlieue parisienne, étaient des ghettos scolaires, de la maternelle au lycée.
Voilà pourquoi mes enfants font tous les jours 2 heures de trajet pour être dans de bons établissements parisiens...»
«Je voudrais pouvoir déclarer maintenant ma bonne adresse et que mes enfants puissent rester scolariser où ils sont. J'espère qu'avec l'assouplissement de la carte solaire promis par Nicolas Sarkozy, je vais pouvoir sortir de cette situation ubuesque !»
Dans la plupart des cas, l'idée générale est la suivante : l'école du quartier n'est pas d'assez bonne qualité pour les merveilles du monde que sont mes enfants (qui veulent devenir médecin, pas infirmière), je veux le top pour eux, donc je me débrouille. Et il ne vient pas à l'idée de ces parents qu'ils laissent derrière eux d'autres enfants dans cette école si peu attrayante (mais peut-être que ces autres enfants ne veulent que devenir balayeurs). Ils ne se rendent pas compte que tout le monde ne peut pas faire comme eux. Si on peut comprendre qu'une mère veuille le meilleur pour ses rejetons, on ne peut pas admettre qu'elle ne voie pas que la solution est d'améliorer globalement l'école partout plutôt que de laisser les gens choisir n'importe comment, ce qui fera toujours des déçus.
Un autre extrait est plus intéressant qu'il n'en a l'air:
«Il y a cinquante ans déjà, il valait mieux être fils de bourgeois parisien que bon élève banlieusard.Comme le disait Léonid, tout le monde ne peut pas aller à Louis-le-Grand, c'est un fait. Et c'est pas en supprimant la carte scolaire qu'on va donner à tout le monde l'accès à l'élite de l'éducation.
[...]
la carte scolaire n'est pas encore créée, mais on me refuse à Louis-le-Grand, au motif que j'habite Maisons-Alfort [...] Je n'oublierai jamais qu'on m'a refusé à Louis-le-Grand parce que mes parents n'avaient pas les moyens d'habiter Paris.»
Pendant ce temps, Xavier Darcos fustige le collège unique (lire sur rue89). Selon l'historien de l'éducation Claude Lelièvre :
«Très tôt, on a tiré à vue sur le collège unique. À droite, pour deux raisons: parce que la tradition libérale veut que chacun reste à sa place et vive son destin –c’est de cet héritage que Nicolas Sarkozy est porteur–, ou par souci, plus conservateur, de permettre l’émergence de quelques bons élèves, y compris d’origine populaire, en faisant un système pour les méritants. Xavier Darcos appartient plutôt à cette deuxième école de pensée.»Notez qu'en Allemagne il y a le collège à trois vitesses : Gymnasium (prestigieux lycées menant au bac), Realschule (de niveau intermédiaire), Hauptschule (pour les moins bons). Et que ça marche pas : les Hauptschule deviennent des écoles dépotoir regroupant les 10% des élèves posant le plus de problèmes, où il est très difficille d'enseigner. Au point que d'après cet article, enseignants et pédagogues réclament l’instauration du secondaire à une, au pire à deux vitesses...
Le politburo tient à le dire : pour que l'égalité des chances soit une réalité, il faut fournir un enseignement de qualité à tous les enfants, point barre. Ça demande des moyens, humains et matériels.
5 commentaires:
Merci VLG,
Ca fait du bien de lire ça de temps en temps... Effectivement si on veut que tous aient accès à un enseignement de qualité il faut s'en donner les moyens...
Dire que ce n'est pas la perspective du chef de l'Etat serait une aimable litote et je n'ai pas spécialement envie d'être aimable...
Je suis en train de préparer un billet sur le sujet, quitte à balancer... Rien à foutre d'avoir un blâme...
PS: Tant qu'il y aura des cons pour tt prendre au pied de la lettre vous serez cloué au pilori par des UMPistes démocrates résolument dépourvus de sens de l'humour...
Tout le plaisir est pour nous, Tang.
On a hâte de lire ton billet, toi qui es à l'intérieur de l'E.N.
Mon pavé dans la mare est en ligne:
http://tangleding.hautetfort.com/archive/2007/09/06/de-la-lettre-aux-educateurs-et-de-la-necessite-subsequente-d.html
Effectivement c'est le (long) point de vue de quelqu'un qui est à l'intérieur de l'EN et qui en a légèrement ras-le-cul d'entendre tout et n'importe quoi...
Le plus souvent par n'importe qui d'ailleurs..
Zut je corrige le lien:
Destruction totale de la lettre aux Educateurs!
Il faut dire également que le modèle de développement Parisien est fondamentalement stupide, avec des prix délirants intra-muros, des gens qui veulent un pavillon mais être parisiens quand même, qui se tapent des heures de transport pour eux-mêmes pour aller bosser sur la kapital... enfin tout ça est carrément skizo...
Enregistrer un commentaire