samedi 28 juillet 2007

Nous sommes tous des exploiteurs

C'est la triste vérité que révèle le livre "Un an sans Made in China" dont nous parle rue89. Une journaliste américaine a essayé de vivre un an sans rien acheter de fabriqué en Chine. C'est mission impossible.

Exemple : les chaussures de tennis de son fils qui ne coûtent que 15 dollars dans leur version chinoise, mais dont l'alternative italienne, la seule qu'elle ait trouvée après quinze jours de recherches, lui est revenue à 68 dollars. Et sur certains produits, il n'y a pas d'alternative au made in china, même en y mettant le prix.

Et vous-même, cher lecteur, quel pourcentage des vêtements que vous portez aujourd'hui est fabriqué en Asie dans des ateliers suffoquants par des ouvriers sous-payés ? Votre ordinateur est-il produit de façon équitable ?

Non bien sûr, nous sommes enfermés dans un système qui nous oblige à cautionner ses excès, à être complices des pires aspects de la mondialisation.

C'est une aubaine pour ses défenseurs hystériques. Ils peuvent ainsi nous accuser d'être à la fois contre la mondialisation et d'en profiter [1] en parallèle, oubliant hypocritement que nul choix ne nous est laissé.


Ceci ne nous condamne cependant pas à l'impuissance ni à la résignation.


Il est certain que des solutions fondées sur l'action individuelle et le changement personnel de style de vie sont vouées à l'échec et ne peuvent clairement avoir un impact significatif sur ce problème, puisque ils laisserait l'individu se battre seul contre une mécanique aveugle et implacable. Au mieux, cela permet à l'individu en question d'éviter de sombrer dans la schizophrénie à cause de la contradiction entre sa vie et ses valeurs, mais ça ne fait pas avancer le schmilblick.

La solution est un changement au niveau de la société, imposé par un mouvement populaire, qui bouleverserait le système économique pour le remplacer par un système plus juste et équitable, où personne ne gagnerait qu'à peine de quoi survivre pendant que d'autres plastronneraient dans leur A380 privé.


PS : Ceci dit, en attendant le changement, baisser sa consommation personnelle de produits inutiles (mais hypes) ne fait pas de mal.


[1] Mais peut-on dire qu'une mère célibataire se retrouvant au RMI suite à la délocalisation de son usine, profite de la mondialisation parce que les pâtes sont moins chère ?

1 commentaire:

coco_des_bois a dit…

La fin de ton article est aussi pertinente qu'effrayante.
En effet, les tenants de ce système de merde mettent en avant le fait que certaines personnes assez démunies peuvent tout de même consommer. Et c'est fondamentalement pervers, car non seulement elles consomment de la merde, mais en plus elles enrichissent des gens qui profitent du système qui génère des emplois de merde ... donc des futurs consommateurs de ces saloperies.

C'est bien sûr plus complexe, mais j'ai également lu cet article avec interêt, c'est une sorte de réponse au livre No Logo.

Aujourd'hui, il faut commencer par avoir des mouvements de fond et de masse qui se mettent d'accord sur le diagnostic, et ensuite sur une action. Seul, le citoyen ne peut presque rien.

En fait ça me fait penser aux élections (les nôtres) : on ne va pas voter pour ce petit parti là, parce que même si il a des bonnes idées, ben il ne sera jamais élu !
Idem, on ne prend pas la peine de faire un effort pour l'environnement (emcee a reproduit un article sur l'eau qui est très bien) puisque ça ne sert visiblement à rien...

Plus de sodas à la con, pas d'eau en bouteille à Paris ...