lundi 3 décembre 2007

Un patron, une balle

Citons les paroles d'un patron, Claude Bébéar, rapportées (et commentées) par le site actu-chomage :

Pour M. Bébéar, les réfractaires aux délocalisations font preuve «d'une myopie totale quant [à leurs] conséquences immensément positives [...] pour l'avenir de la planète.» Et d'en exposer les motifs :

• des prix plus bas pour les consommateurs des pays développés (qui osent encore se plaindre de la faiblesse de leur pouvoir d'achat !) grâce à des salaires et des «charges» beaucoup plus faibles qu'en France

• une amélioration du niveau de vie des pays en voie de développement qui, au lieu d'être tributaires de la «charité» des pays développés (source de corruption), créent des emplois puis deviennent acheteurs de produits à valeur ajoutée fabriqués chez nous

• une réduction progressive des déséquilibres Nord-Sud, meilleur moyen de lutter contre l'immigration clandestine massive et les conflits mondiaux.

On le voit, après les récentes déclarations de Parisotte, le foutage de gueule de compétion a encore atteind un record mondial.

Maintenant la haute bourgeoisie s'amuse à donner des leçons de solidarité aux prolos et aux chomeurs.

Mais ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est que le différentiel de coût va dans sa poche et dans celle de ses amis, pas dans celle du tiers-monde.

Ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire c'est que ce différentiel de coût s'explique par le pillage des ressources et l'exploitation éhonté des pauvres du tiers-monde.

Ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est son salaire et le montant de ses dividendes.

Ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est que le but des délocalisations, outre l'enrichissement de sa petite classe sociale, c'est la mise à niveau des travailleurs d'ici aux standards de ceux du tiers-monde.

Enfin, ce que ce gros bouffon (vautré dans les billets) oublie de dire, c'est qu'il y a un moyen très simple de résoudre à la fois le problème des travailleurs et des pauvres du tiers-monde et celui des travailleurs et des pauvres des pays riches : c'est de lui faire rendre gorge de tout le pognon qu'il a accumulé en exploitant les travailleurs du monde entier.

Et comme notre goulag commence à être en sur-effectif, le politburo s'est décidé à consulter les meilleurs experts mondiaux pour pourvoir sortir de la crise. Le résultat est sans appel : il nous faut dégraisser.

Les experts de Staline Consulting™ nous ont donc suggéré le plan social suivant : un patron, une balle.

Nos actionnaires l'exigent.

3 commentaires:

Sabotage a dit…

"Les experts de Staline Consulting™ nous ont donc suggéré le plan social suivant : un patron, une balle."

Très très bon...

coco_des_bois a dit…

Ouais les experts "Des Bois Conseil" on pondu le même rapport ... exactement.
Bebear, Attali, Sylvestre ... je deviens fou avec ces grosses ordures en ce moment, c'est un truc de dingue.

J'arrive même pas à écrire quoi que ce soit, je lis les mêmes articles, mais j'en peux plus, c'est juste trop...

vlg a dit…

Sabotage : merci !

Coco : il faudra qu'on s'échange les experts un de ces jours (non ce n'est pas une proposition indécente). Pour l'écriture, on est pas forcément les mieux placé pour te conseiller, mais quelques jours d'abstinence médiatique suffisent en général.