vendredi 23 mars 2007

De la résistance

Le ministre de la chasse à l'enfant, aussi connu sous le nom de très petit père des peuples a semble-t-il comme objectif de rester dans les mémoires comme la dernière ordure fasciste de notre époque.

Renouant avec des pratiques oubliées depuis 65 ans, à savoir la chasse à l'enfant et à la rafle sauvage, suivie de l'expulsion des victimes quel que soit le sort qui les attend à l'arrivée, le ministre responsable de cette ignominie restera donc dans l'histoire non seulement comme le dernier vichyste de France mais aussi comme celui ayant porté l'art du foutage de gueule à son plus haut niveau.

En effet, en plus de la citation de personnalités politiques (Blum, Jaurès, Môquet) qui ne peuvent plus se défendre mais qui sinon le gifleraient pour lui apprendre les bonnes manières, Nicolas Sarkozy a participé à la cérémonie en l'honneur de Lucie Aubrac le 21 mars dernier. Il est même allé jusqu'à dire :

Avec la disparition de Lucie AUBRAC, c’est l’une des plus belles pages de la Résistance française qui se tourne. Lucie AUBRAC incarnait le visage de la liberté, du courage et de l’amour. Au nom de la liberté, elle refusa la soumission de la France, la haine et l’antisémitisme. [...] Cet épisode demeure l’un des plus éclairants de cette période sombre. [...] Elle était une résistante d’hier et une citoyenne de tous les jours. C’est une grande femme de France qui nous quitte aujourd’hui

Alors qu'il n'y avait pas plus vigoureuse adversaire de son haïssable politique que Lucie Aubrac, que ce soit la version originale qu'elle a combattue les armes à la main, ou celle, récente, de la chasse aux enfants sans papiers.

Oui, l'amour de Nicolas Sarkozy pour la récupération de personnalités décédées, dont la vie et le combat ont été aux antipodes de sa politique, (n'oublions pas non plus l'Abbé Pierre) pourrait s'apparenter à une sorte nécrophilie mémorielle.

Pour preuve supplémentaire, ces "hommages" ont eu lieu alors même que la traque continue, deux arrestations infâmes ayant eu lieu la veille et l'avant veille de la cérémonie.

Ces deux jours là, nos valeureux gardiens de la paix, toujours si prompts à s'impliquer dans les coups les plus glorieux de la république - tant qu'ils ne prennent pas trop de risques physiques - ont battu un nouveau record. En effet, le 19 ils ont courageusement arrêté une mère venue prendre sa fille à la sortie de l'école maternelle, et le 20 c'était le tour d'un grand père venu chercher ses petits enfants.

Sauf que pour une fois, l'esprit de la Résistance récemment célébré par le nabot malfaisant est ressurgi à l'improviste, et des parents, enseignants, voisins et passants ont essayé de résister aux interpellations. Dans le premier cas, la persévérance de ces personnes a permis que les policiers, prenant peur d'une émeute, relachent leur victime. Mais lors de la deuxième arrestation, des violences et des jets de lacrymogènes ont rapidement suivi, les pandores réussissant alors à emmener le grand père avec eux (pour le libérer le lendemain).


Pour plus de détails sur ces affaires, voir chez RESF et Petaramesh


Une vidéo des protestations lors de l'arrestation du grand père :


Une autre plus détaillée est à voir ici :
télélibre.fr


Nota Bene :
Grâce aux merveilleuses lois françaises qui auraient fait l'admiration d'un autre Nicolas, Ceaucescu de son nom, et qui doivent beaucoup à Sarkozy (mais aussi aux socialistes, ne les oublions pas), le politburo est extrêmement fier d'apporter sa petite pierre à la cause de la résistance et de la liberté en risquant 5 ans de prison et 75 000€ d'amende pour la diffusion de cette vidéo.

En effet selon la loi dite Sarkozy (et oui, toujours le même) récemment votée :

Section 3

« De l’enregistrement et de la diffusion d’images de violences

Art. 222-33-3. – Est constitutif d’un acte de complicité des atteintes volontaires à l’intégrité de la personne prévues par les articles 222-1 à 222-14-1 et 222-23 à 222-31 et est puni des peines prévues par ces articles le fait d’enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions.

« Le fait de diffuser l’enregistrement de telles images est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.

« Le présent article n’est pas applicable lorsque l’enregistrement ou la diffusion résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public ou est réalisé afin de servir de preuve en justice. »



Chers camarades, le politburo vous incite vous aussi à vous rendre coupables de cet ignoble crime et à diffuser ce film.

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