jeudi 17 juillet 2008

Les médias comme industrie (de propagande)

Le président de la république a déclaré dans un entretien au Monde :
«Le président de la République n'est pas illégitime à développer la filière nucléaire française. Il n'est pas illégitime à sauver la sidérurgie française. Il n'est pas davantage illégitime à vouloir favoriser l'émergence de groupes de communication forts. La presse est un secteur économique, une industrie stratégique qui mérite d'être développée»

Cette fois, c'est clair, CQFD et Le Plan B vont recevoir des subsides conséquents de la part de l'état ! Espèce de vendus !

À moins que... il a aussi dit :
«Je conteste l'idée de "contre"-pouvoir : les médias sont un pouvoir qui ne vit pas seulement dans la confrontation.»
donc en fait, il va plutôt sponsoriser TF1. D'ailleurs, même le journaliste le sait, osant faire la remarque :
«La suppression de la publicité va avantager avant tout TF1...» [1]
On vous laisse lire avec quelle virtuosité Sarko contourne la question, évite le problème, digresse, embrouille, et passe à autre chose. Le journaliste aurait pu avoir l'idée d'enchaîner sur «tout de même, on a l'impression que cela représente un cadeau faramineux à Martin Bouygues, votre ami et parrain de votre fils»... Mais non, le journaliste moderne est par définition un veule.


À part ces détails, cet entretient révèle une idée des médias bien actuelle et partagée par l'ensemble des acteurs du milieu, des politiques aux journalistes. La presse (qui ment) n'est pas à la base un outil d'information (odieusement détourné à fin de propagande) mais un secteur économique. Ce n'est pas un outils indispensable au débat démocratique mais une industrie stratégique, à la fois groupe industriel et moyen de propagande.

Certes il affirme un peu plus loin qu' «Il est important pour la démocratie d'avoir des médias qui puissent continuer à prospérer», mais cela fait juste un beau prétexte pour soutenir le chiffre d'affaire des groupes de Bolloré, Lagardère, Bouygues...

Tiens, c'est ses meilleurs copains, ça doit être un hasard...


[1] on notera avec attention que dans le concert de pleurnicherie qui a entouré la suppression de la pub sur les chaînes publiques, personne n'a ne serait-ce que soulevé la possibilité de taxer les chaînes privées. Solution d'autant plus juste que l'annonce de l'arrêt de la pub à suffit à faire augmenter leur revenus publicitaires et leur valeur boursière. Alors on vous dit pas ce que ça sera lorsque la suppression sera effective.

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