mercredi 12 mars 2008

«il faut bien constater que Brice Hortefeux est un type sympa»

C'est ce que nous révèle cet article du Monde. Publié dans la rubrique "Municipales - cantonales", il nous révèle que «le grand blond glacial [...] est aussi un homme charmant, drôle, attentif». C'est vrai que si on se souvient bien, il avait tout de même accordé un permis de séjour de 6 mois aux parents sans papier du petit Ivan qui s'était retrouvé dans le coma à l'hôpital après avoir tenté de fuir la police dirigée par ses services ; c'est vachement "sympa", tout-à-fait "charmant", et très "attentif".

Cet article nous apprend donc que la chasse au clandestin n'est pas la passion de Brice, au départ. Il ne faudrait pas que l'on le déteste pour le rôle ingrat qu'il joue, et qu'il n'a accepté qu'un peu à contre-coeur, pour faire plaisir à son ami Nicolas. Ami à qui il doit un poste de préfet obtenu avec une précocité record, et qu'il voit moins depuis qu'il est président, ce qui le chagrine beaucoup. Car, vous l'aurez compris, Brice est un grand sensible. D'ailleurs, il avoue : «Il n'y a pas une journée où je ne me demande si ce que je fais est juste.» Au politburo, on ne se pose plus la question...

Le Monde concède ensuite que Brice a parfois un peu de mal :
«C'est que Brice Hortefeux s'affranchit mal d'un côté vieille droite coloniale. Il a mis un peu de temps à comprendre pourquoi lorsqu'il demandait à un Noir d'où il venait, l'autre répondait "de Sarcelles" et pas du Togo. Mais il apprend vite, est d'une grande finesse politique, et travaille comme un sourd.»

Analysons ce paragraphe, si vous le voulez bien.

La première phrase est croquignolette. Le monsieur aurait tout juste «un côté vieille droite coloniale» (rappelons que la colonisation a des aspects positifs). C'est pas comme si on pouvait appeler ça «un côté réactionaire raciste».

La dernière phrase dégouline de salive sur notre écran, inutile de commenter plus avant (même si l'expression «travailler comme un sourd» nous semble douteuse).

Celle du milieu est diablement intéressante. Elle fait référence à une anecdote rapportée par le Canard Enchaîné (voir ce billet du camarade Fontenelle). Dans celle-ci, l'individu négroïde interrogé par le bon Brice ne venait pas de Sarcelles, mais de Caen. C'est différent. Mais sans doute le journaliste a-t-il du mal à imaginer qu'un noir puisse ne pas venir de banlieue (la différence entre Sarcelles et Tombouctou étant somme toute bien mince)... Révélateur !

En conclusion, nous sommes là en présence d'une tentative flagrante de redresser à coup de langue la popularité d'un homme à l'action nauséabonde (rien que l'intitulé de son ministère !) en pleine campagne électorale.

La sanction est implacable : son auteur (Franck Johannès) est condamné à rejoindre ce «type sympa» dans la cellule (de 3m²) du goulag que nous lui avons réservée.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Quand on fait de la politique en travaillant comme un sourd, il faut pas s'étonner si les électeurs se mettent à gueuler...

Anonyme a dit…

"Il apprend vite...mais a mis un peu de temps à comprendre"


Elève Hortefeux, zéro.
Apprenez lentement et vous comprendrez vite!

coco_des_bois a dit…

puis-je me permettre de lui filer quelques coups de bottes dans la gueule pour attendrir la viande ?
Son passage au frigo n'en sera que plus profitable pour tous.

Journalistes de révérence, grosses larves molles.

Anonyme a dit…

Oulah, je tombe par hasard sur ce site et que vois-je? mon cher Brice vilipendé par une bande de faquins.
Quelle ingratitude!
Vous parlez là d'un honnête serviteur de l'état, choisi par notre cher président pour ses qualités humaines et son sens du devoir.
Et que voulez-vous, il faut bien se débarrasser de tous ces noirauds qui entrent chez nous comme dans un moulin et qui bientôt vont vouloir tout nous prendre et imposer la lecture du coran à nos propres enfants!
J'espère que vous en avez conscience, jeunes freluquets.
Bientôt, croyez-moi, on ne sera plus chez nous.
Vous vous gaussez du manque d'expression de son visage.
Là encore vous parlez sans savoir.
Sachez que c'est sa femme qui pour faire gommer ses rides l'a fait botoxer mais, hélas, le plasticien s'est trompé de dosage.
Voilà pourquoi.
Où est le mal?
Quant au jeune Ivan, tout cela ne serait pas arrivé si au lieu de chercher à sortir par le balcon, il était passé par la porte. Comme tout le monde!

... Cela dit, Vlg, excellente réflexion. Comme d'hab. même mieux, presque.

... ô passant occasionnel, méfie toi des apparences ... ;-D

Allez,sweet dreams.

coco_des_bois a dit…

Je me demande d'où tu viens toi là avec ton pseudo bizarre, c'est pas français français tout ça ... "emcee" ... et je ne goute que moyennement - comme bayrou - ton ironie au sujet du colonel de réserve Hortefeux !

Anonyme a dit…

Moi, je viens de PACA, la grande vague bleue, la France inébranlable.
Alors, mèfi!
Les gauchistes, chez nous, c'est hachés, assaisonnés, poivrés, roulés sous les aisselles et grillés au barbecue qu'on les aime. En merguez, quoi.
Qu'on se le dise!
Colonel! Y font qu'à m'embêter!

vlg a dit…

Merci emcee pour ces nouvelles de PACA, où Marseille, Toulon et Nice nous rassurent : la droite est loin d'être morte (on n'était pas inquiets). Et il y a sûrement plein de gens qui trouvent vraiment qu'Hortefeux est un type sympa.

Quant à ta recette de merguez de gauchiste, j'espère qu'au moins tu ne les égorges pas dans ta baignore...

Anonyme a dit…

Et pourquoi? Ca servirait à quoi, une baignoire, sinon?

vlg a dit…

La réponse est dans notre billet précédent...