jeudi 22 mai 2008

Un truc que n'écrira pas Paulo A. Paranagua

Parmi la propagande que l'on subi régulièrement sur l'amérique du sud, l'essentiel consiste à répéter à quel point Chavez est un dictateur, Cuba un enfer et les FARC des criminels fous furieux et sanguinaires.

Heureusement de temps en temps, un article émerge du lot pour remettre un peu les idées en place et permettre de distinguer un peu la réalité. Faut-il le dire ? Vous ne lirez jamais ce genre d'articles dans libération ou sur le monde...

Quelques morceaux choisis :
la campagne de propagande du gouvernement colombien a réussi à créer l’impression dans bien des esprits que les FARC sont les responsables de la majorité des violations des droits humains alors que les chiffres publiés par les organisations de défense des droits humains sont en contradiction avec ce sentiment général.

la Commission Colombienne des Juristes (CCJ) a rapporté l’an passé que durant le premier mandat du président Uribe Vélez (2002-2006) les guérilleros étaient responsables de 25% des assassinats de civils ; cependant que les paramilitaires étaient responsables de 61% des morts et les militaires de 14%.

Les gens sont saturés d’articles racontant des assassinats soi-disant perpétrés par les guérilleros alors qu’il y beaucoup moins d’articles rapportant les crimes commis par les militaires colombiens et leurs alliés paramilitaires – quelques détails de crimes anciens révélés dans des témoignages de paramilitaires démobilisés sont certes parfois publiés.

L’abîme entre ce que les gens croient et la réalité de la situation des droits humains en Colombie est apparue avec évidence avec le récent mandat d’arrêt lancé contre les soldats colombiens responsables de l’assassinat de 8 paysans en février 2005 dans la communauté de paix de San José de Apartadó. [...] Le vice-président Santos avait alors rapidement cherché à faire porter la responsabilité du massacre à la guérilla, déclarant : « Le gouvernement a des preuves qui établissent que les FARC sont coupables de cet horrible crime ». [...] Selon Salgado, lui et d’autres paramilitaires étaient les guides de la patrouille militaire qui a commis le massacre dans le hameau de Mulatos à San José de Apartadó. [...] Salgado a donné sa version du massacre : « Les enfants se cachaient sous les lits. La fille, cinq ou six ans, était très jolie et le garçon était mignon aussi. Nous avons suggéré aux officiers de les laisser dans une maison voisine, mais ils ont répondu que ces enfants représentaient une menace, qu’ils allaient devenir des guérilleros dans le futur ». Salgado a alors affirmé qu’un officier militaire, qui utilisait le nom de Cobra, « a pris la petite fille [de cinq ou six ans] par les cheveux et lui a tranché la gorge avec une machette ».

Selon le Conseil pour les droits humains et le Déplacement (CODHES), par exemple, 305 966 personnes ont été victimes de Déplacement forcé en 2007 – une brutale augmentation de 38% par rapport à 2006. Cependant, comme les militaires colombiens et les paramilitaires sont responsables de la majorité des Déplacements forcés, et parce que les victimes sont des paysans pauvres de Colombie, il n’y a guère d’attention gouvernementale sur ces violations des droits humains – et par extension guère de suivi médiatique de cette crise humanitaire. En contrepartie, on porte toute l’attention, aussi bien en Colombie qu’à l’échelle internationale, sur la question des enlèvements. Contrairement aux Déplacements de personnes, la plupart des victimes des enlèvements sont des membres des classes moyennes ou des classes supérieures ; et ce sont les guérilleros qui sont responsables.
Finalement les médias dominants, aussi bien en Colombie qu’aux États-Unis, se font complices de cette guerre psychologique quand ils continuent de diffuser les accusations du gouvernement alors que les journalistes savent parfaitement que ces accusations sont souvent fausses


7 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est parce que la Colombie est allié des Gentils, alors que les Farcs sont marxistes, donc forcément Méchants, tout simplement. Quelqu'un qui combat les Méchants est forcément un Gentil, et quelqu'un que les Gentils déclarent Méchants est forcément Méchant. Les chefs des Gentils étant les Etats-Unis, tous les ennemis des Etats-Unis, et ceux qui les critiquent, sont donc en toute logique des Méchants. Le monde est si simple, pourquoi vouloir faire compliqué ?

Anonyme a dit…

Concernant Chavez, c'ets un machiste, et les machiste, tu sais où on les envoie???

Femininiste.

Anonyme a dit…

Perso, j'aime Paulo.
;-)

Anonyme a dit…

moi aussi ,j'aime Paulo Antonio Paranagua avec l'accent.

Raison de plus pour récompenser plus son talent :

pas de chouchous au goulag :

comme ça, ça empêche d'avoir d'avoir ses chouchous

Anonyme a dit…

comme ça , ça empêche pas d'avoir ses chouchous

vlg a dit…

A léo : bien résumé

A sébastien fontenelle : j'en suis persuadé, je me suis laissé dire que tu avais punaisé un poster géant de Paulo au dessus de ton lit.

Biharima2 : on va pouvoir monter un fan club de paulo.

Anonyme a dit…

bonne nausée

une info du réseau terra

Le projet de directive retour, tel qu’il a été dernièrement modifié et adopté par le COREPER (Comité des représentants permanents) le jeudi 22 mai est encore plus inquiétant que la version telle qu’elle avait été amendée par le Parlement Européen en septembre dernier.

En effet, les trois points que nous avions déjà soulignés (détention pouvant atteindre 18 mois, détention des mineurs accompagnés et interdiction de retourner sur le territoire européen pendant cinq ans) restent inchangés mais des nouveautés apparaissent :

- la détention et l’éloignement des mineurs isolés sont désormais permis par ce texte.

- Les migrants illégaux peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine mais aussi vers un pays de transit même s’ils n’ont aucun lien avec ce pays.

- Les possibilités de départ volontaire sont extrêmement réduites : le délai pour un départ volontaire peu être réduit à sept jours.

- Les Etats membres n’ont pas d’obligation de fournir une aide juridique gratuite.

Ce texte qui va être présenté en tant qu’amendement unique par le rapporteur Weber doit donc être soumis le 18 juin au Parlement Européen afin que les parlementaires procèdent au vote.

Le vote d’un amendement de rejet est difficilement envisageable, les groupes majoritaires au sein du Parlement étant le PPE et l’ADLE ; par contre, d’après les informations des assistants des parlementaires, le PSE et les Verts, et certainement la GUE, vont proposer des amendements à ce projet de directive.

Deux scénarios sont alors envisageables :

1. Les amendements présentés par ces groupes ne passent pas car il n’y a pas assez de votes en faveur de ces amendements et dans ce cas, la directive est adoptée telle quelle.
2. Les amendements sont votés par le Parlement mais rejetés par le Conseil (ce qui est fort probable car le Conseil a toujours maintenu une position très dure vis-à-vis de ce texte). Donc, le texte passe en deuxième lecture où là le Parlement Européen vote en majorité qualifiée et donc la directive a très peu de chances de passer et est enterrée.

Ce sont donc les libéraux qui vont faire pencher la balance contre l’adoption de la directive. En effet, même si le groupe ADLE a pris position en faveur d’une adoption de ce projet, les parlementaires au sein du groupe sont très divisés à ce sujet.

Il faut donc continuer à nous mobiliser contre ce projet de directive. Nos mobilisations antérieures ont déjà réussi à faire reculer le vote mais maintenant que la date du vote est arrêtée, la société civile doit montrer son désaccord vis-à-vis de ce texte et plus largement contre une Europe forteresse.

Une campagne de lettres aux groupes politiques et députés européens a été lancée, et d'autres initiatives (manifestations, cercles de silence) sont nécessaires avant le 18 juin.



http://www.cimade.org/nouvelles/855-Enfermement-des-migrants--la-mobilisation-se-poursuit-contre-la--directive-de-la-honte-



Les Etats membres approuvent des règles communes d'expulsion
22.05.08 | A.F.P. 17h14

Les pays européens ont approuvé jeudi un projet de loi instaurant des
règles communes pour l'expulsion et le bannissement des sans-papiers de
leurs territoires, a annoncé la présidence slovène de l'UE.

Le texte est le fruit d'un compromis entre les Etats membres de l'Union
européenne et les eurodéputés.

Le projet de loi, qui devra encore être validé par les ministres de
l'Intérieur des 27 et voté en juin au Parlement européen, contraint les
autorités nationales à choisir entre légaliser le séjour des clandestins ou
les expulser.

Selon ce texte, le départ d'un sans-papiers, appelé pudiquement
"éloignement", devra se faire sur une base volontaire. Mais en cas de
résistance, il pourra être forcé et obligatoirement assorti d'un
bannissement du territoire de l'UE pendant cinq ans. Les enfants sont
également concernés.

En cas d'expulsion forcée, les autorités pourront décider de la détention
des clandestins pour une période maximale de six mois, pouvant dans certains
cas être prolongée jusqu'à 18 mois, notamment en cas de risque de fuite ou
en raison de retards pour obtenir des pays tiers les documents nécessaires.

"Cette directive (loi européenne) répond au besoin d'avoir des règles
communes pour le retour avec la transformation de l'Europe en une zone sans
frontières intérieures dotée d'une politique d'immigration commune", a
précisé jeudi le Conseil de l'UE dans un communiqué.

"Les décisions qui seront prises dans le cadre de cette directive le seront
au cas par cas et sur la base de critères objectifs", a insisté le Conseil.

"La détention ne sera autorisée que lorsque d'autres dispositions moins
coercitives n'auront pu être utilisées et nécessitera un ordre écrit
indiquant les motivations", a précisé le conseil.

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