vendredi 9 mai 2008

Les années folles

L'Italie s'est réveillée récemment avec la tête dans le seau, le retour de Berlusconi au pouvoir, et l'élection d'un ex-neo-fasciste à la mairie de Rome (dont la victoire «a été célébrée le bras tendu par quelques-uns de ses partisans» d'après libération). Le nouveau gouvernement, qui fait la part belle à la Ligue du Nord, est clairement de droite dure. Après avoir déclaré qu'il lui avait tout piqué, Berlusconi a dit vouloir s'inspirer du modèle Sarkozy. On souhaite bon courage aux italiens..

Cerise sur le gâteau, on assiste à une recrudescence d'aggressions fascistes, d'après Veltroni, le loser des élections. Certes il exagère peut-être parce qu'il est aigri, mais les faits sont inquiétants : Libération parle d'«une série d’attaques qui témoignent d’une véritable recrudescence des violences de groupuscules d’extrême droite dans tous le pays, que ce soit contre des immigrés, des jeunes des centres sociaux ou des cercles homosexuels.» Il ne manque que les juifs dans la liste pour que ça ressemble tout-à-fait à du nazisme.

Veltroni parle d'«un climat culturel et politique où s’affirment l’intolérance et la haine envers les plus faibles». Mais d'où est-ce que ce climat peut-il bien provenir ? À votre avis ? L’ancien ministre communiste Paolo Ferrero a une piste :
«La droite populiste a depuis longtemps introduit la culture du bouc émissaire, de l’extracommunautaire au toxicomane».
Ben oui, quand on joue avec le feu, ça finit par prendre... Et c'est pas sûr que ça les dérange, ces ordures qui s'indignent pour la forme mais n'ont pas l'air pressés de jouer au pompier.

Et en France, le climat, il est comment ? Est-ce qu'on n'a pas nous aussi une droite populiste et hargneuse qui introduit la culture du bouc émissaire, de l'étranger sans papier au jeune de banlieue d'origine africaine, en passant par le feigant de chômeur et le fonctionaire privilégié ? On peut raisonablement prévoir un temps de plus en plus orageux dans une atmosphère aussi électrique.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est un peu mou comme commentaire. On attendait du sanglant sur ce coup-là. Mais non, un truc presque consensuel, style "c'est pas bien ça". Conformiste pour tout dire. Où est le Goulag ? Où est le Tokarev ? Où sont les morts et les blessés ? On s'ennuierais presque, tiens.

vlg a dit…

Désolé de te décevoir, John. Le politburo considerait les faits suffisamment choquants pour ne pas en rajouter (*). Mais que cette apparente «molesse» ne passe pas pour une baisse de notre rage. Il va de soi que Berlu et ses complices, maire de Vérone en tête, finiront au goulag. Le plus tôt sera le mieux.

T'inquiètes pas, on redeviendra «sanglants» sous peu, c'est pas les occasions qui manquent.


(*) il s'agit tout de même de comparer explicitement l'époque actuelle à celle de la montée de l'extrème droite en Europe, conduisant aux dicatures fascistes et nazies et tout ce qui s'ensuit. C'est lourd. Ça fait très peur quand on y pense.

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

autre piste pour comprendre la montée des fascismes en italie les déclarations de l'ancien communiste Veltroni et son "péril roumain" ou bien le gouvernement "de centre gauche" qui a voté un décret permettant l'expulsion de ressortissants européens en masse (visant la communauté roms...Si l'un d'eux est reconnu coupable d'un vol ou d'un crime toute sa communauté peut être expulsé).
En même temps Mussolini n'était il pas dans un parti socialiste dans sa jeunesse?

Anonyme a dit…

c'est pas nouveau ces comportement totalitaires: déportations en masse ç'est un grand classique !

vlg a dit…

@ anonyme de château rouge :
En effet, dans "social-traitre", il y a "traitre". Ces politiques prétendument de gauche qui participent et entretiennent la course à la démagogie sécuritaire sont autant coupables que ceux de droite décomplexée. C'est même plus grave, car on attendait d'eux qu'ils fassent contre poids.