mardi 30 octobre 2007

Étymologie

«La rue, elle ne fera pas plier, parce que nous sommes dans une démocratie»

N. Sarkozy, en slip.



Démocratie : Nom féminin, du grec dèmos, le peuple, et kratos, puissance, souveraineté. Système politique où le peuple ou un organe élu par lui, détient la souveraineté.

Donc, dans une vraie démocratie, si le peuple (la rue) veut quelque chose, le gouvernement (élu par lui et pour lui) se doit de l'écouter. Cette petite phrase du petit homme trahit une bien étrange conception de la démocratie, dans laquelle on n'aurait pas le droit de contredire le gouvernement, et aucune chance d'infléchir sa politique parce que c'est lui qui décide. Ça fait penser à autre chose :

Dictature : Nom féminin, régime politique où un homme seul, parfois un groupe d'hommes plus ou moins étendu (parti, caste, armée, groupe religieux, etc.) exerce le pouvoir, généralement sans limite légale ou constitutionnelle. (d'après wikipédia)

Conclusion : nous ne sommes pas dans une dictature car il y a des limites légales et constitutionnelles aux pouvoirs du président et du gouvernement (noter qu'il compte justement modifier les institutions qui les limitent). Mais on n'est plus vraiment en démocratie semble-t-il (lire aussi chez ehim ce qu'en pense Ken Loach). Un peu entre les deux...

Monarchie : Nom féminin, du grec mono, seul, et archein, pouvoir. Système politique où l'unité du pouvoir est symbolisée en une seule personne, appelée monarque. Elle n'est ni nécessairement une royauté, ni nécessairement héréditaire : il a toujours existé des monarchies électives, par exemple chez les Gaulois. Selon la définition de Montesquieu, une monarchie se définit par le gouvernement absolu d'un seul mais ce pouvoir est limité par des lois. La monarchie est constitutionnelle lorsque le monarque est limité dans ses pouvoirs par une constitution qui établit par écrit des lois fondamentales prévoyant une séparation des pouvoirs. (wikipédia)

Ploutocratie : Nom féminin, du grec ploutos, richesse, et kratos, pouvoir. Système de gouvernement où l'argent constitue la base principale du pouvoir. Cette concentration du pouvoir dans les mains d’une classe sociale s’accompagne de fortes inégalités et d’une faible mobilité sociale. (wikipédia)


En tout cas, dire : «Fermez-la, on est en démocratie», c'est un non-sens. Ça mérite le goulag.

Brève

«L'extrême droite radicale cherche à se fédérer contre Marine Le Pen» (lemonde.fr)
Tandis que l'extrême droite modérée, elle, est rassemblée autour de Nicolas Sarkozy ?

lundi 29 octobre 2007

Effets pervers, acte 2

Après la découverte surprenante des effets pervers de la Loi sur la Récidive par Le Monde (voir notre billet), c'est une autre loi symbolique de la politique sécuritaire de Sarkozy qui ne résiste pas à l'épreuve des faits. Plus précisément, l'instauration d'un délit de racollage passif dans la Loi de Sécurité Intérieure de 2003 prétendait (hypocritement) «nuire à ceux qui mettent des filles et des garçons sur le trottoir pour les exploiter au-delà de toute limite».

On savait très bien que concrètement, ça permettrait juste de virer les putes de beaux quartiers, et de leur ajouter la pression de la police à celle de leurs macs, qui, eux, ne seraient pas inquiétés puisqu'ils ne raccollent pas. Bref, de criminaliser les victimes de la prostitution, et de rendre leur situation encore plus précaire en les repoussant dans des endroits plus glauques. C'est-à-dire de glisser le problème sous le tapis, juste pour que les croquants ne le voient plus. Un enfant de 4 ans comprendrait que si la police verbalise les putes au lieu de traquer leurs macs, ça va pas arranger leurs affaires. Eh bien 4 ans après, libération nous le confirme :
En pratique, alors que les arrestations des personnes prostituées se sont multipliées aucune condamnation pour traite n’est intervenue [...] La loi pour la sécurité intérieure qui se révèle à cet égard inefficace serait même contre-productive, voire criminogène.» Dans le détail, la loi Sarkozy a abouti à davantage de violences, «en particulier de la part des agents de police», selon les associations de prostitué(e)s
Grandiose bilan, n'est-il pas ? On en rajoute une couche pour la bonne bouche :
Quant aux victimes de proxénétisme en situation irrégulière ou précaire, elles sont éloignées du territoire, selon les associations de prostitué(e)s, «ce qui ne leur laisse aucune chance de pouvoir faire valoir leurs droits en tant que victimes. […] Certaines ont même pu être éloignées alors que leur proxénète, poursuivi pénalement, n’avait pas encore été jugé.»

Cet exemple est remarquablement symbolique de toute la politique de Sarko depuis 2002. Grands effets d'annonce sur une loi grandiloquente avec des bonnes intentions affichées, tout ça pour se montrer ferme (et accessoirement faire du chiffre sur les affaires élucidées par la police : un délit de racolage passif = 1 affaire, et mate mes stats !) et embrouiller la populace tout en marchant sur les plus faibles. La loi sur la récidive, c'est pareil...

Il serait temps que tout le monde comprenne.

vendredi 26 octobre 2007

Hourra !

Grande nouvelle : l'opposition s'est montrée efficace et pugnace à l'Assemblée Nationale et a réussi à rendre impossible l'adoption d'une loi inique ! Le récit de cet acte de bravoure se trouve sur libération.fr.

De quelle loi s'agit-il ? Du paquet fiscal ? De la loi sur la récidive ? De l'objectif de 25000 reconduites de clandestins à la frontière ? De la "réforme" des régimes spéciaux de retraites ? Du service minimum ?

Vous n'y êtes pas. Il s'agit de quelque chose d'encore plus important pour le PS et le MoDEM.

Le "Nouveau Centre", ou R.E.C.Q.L.S.P.C.L.S. (Rassemblement des Ex-Centristes Qui Lèchent Sarkozy Pour Conserver Leur Siège), n'a pas rempli la condition actuelle pour bénéficier du financement public des partis politiques : avoir au moins 50 candidats aux législatives qui font au moins 1% des suffrages. Il propose donc que cette condition devienne, de manière rétroactive : obtenir 15 sièges de député. Cela lui permettrait de toucher 1,8 millions d'euros de financement public. C'est une magouille lamentable et absolument révoltante. Et ça a le don de sortir de leur torpeur les autres députés, qui craignent que leur parti à eux n'obtienne moins d'argent du coup. De là à les accuser de corporatisme et de s'arcbouter sur leurs privilèges archaïques...

On aimerait les voir aussi motivés contre des lois qui ne touchent pas qu'à leur pognon mais aussi au droit du travail, aux libertés des étrangers, aux prestations sociales, etc, il y a de quoi faire...
Sinon, on pourrait presque finir par croire qu'ils ne se battent que pour eux-mêmes et pas pour le peuple et l'intérêt général.

Pitres...

mercredi 24 octobre 2007

Délit de grosse touffe

Rue89 nous révèle le franchissement d'un nouveau palier dans l'escalade à l'ignominie pratiquée par notre gouvernement dans le cadre de la traque aux clandestins.

Deux jeunes filles ont présenté un «extrait d'acte de naissance de la République Démocratique du Congo [indiquant] qu'elles sont nées en 1991.» Mais c'est bien connu, les noirs sont menteurs et l'administration est peu fiable dès qu'on franchit la Méditerrannée, donc les autorités françaises ne les ont pas crues. Or il est important de savoir si elles sont majeures ou pas. C'est qu'on doit expulser 25000 clandestins cette année, ce serait dommage d'en rater deux... Donc il a été fait procéder à une expertise médicale, à base de radio du poignet (ce qui n'est pas nouveau) et (là c'est une glorieuse innovation) d'un test de puberté ! «En se basant sur la pilosité des aisselles et du pubis, ainsi que sur l'aréole des seins, le médecin a conclu que les deux jeunes femmes étaient majeures», nous raconte Rue89.

En vertu de quoi (on reste pantois devant la précision et la fiabilité de la méthode, critiquée par un rapport de l'Académie nationale de Médecine [1] ), elles sont accusées de faux et usage de faux, «le parquet arguant de l'irrégularité des papiers congolais, en plus de l'entrée et du séjour illégaux sur le territoire» ! Après le délit de sale gueule, voici le délit de grosse touffe.

Imaginez l'examen ! Ces congolaises sont traitées comme des animaux. Même Tintin au Congo, pourtant jugé raciste, n'a pas osé tâter les nichons ou examiner la foufoune des membres de la tribu des Babaoro'm. Par contre, le Capitaine Haddock savait très bien comment traiter ces sinistres «négriers» qui estiment l'âge et la santé des noirs comme on le ferait des chevaux :

( Coke en Stock )

Le politburo, pour sa part, emploierait un langage plus cru...


[1] Extrait de l'article de Rue89 :

« La défense a plaidé que cet examen appronfondi, comme la radio du poignet, ne permettaient pas de déterminer valablement si la jeune femme est majeure. La défense se base notamment sur un rapport de l'Académie nationale de médecine, qui estimait en janvier dernier qu'on a peut-être l'âge de ses os... mais pas avec précision passé 15 ans.

Sollicitée par les ministères de la Justice et de la Santé, l'Académie préconisait en cas de doute l'examen pubertaire. Avant de reconnaître que là aussi: "Il existe cependant des possibilités d’erreur." Le Pr Jean-Louis Chaussain, auteur du rapport, confirme que, "sans échographie, le seul examen du volume des seins ou de la pilosité ne permet pas d'être affirmatif".
»

Et le Pr. Pascal Sevran nous fait remarquer avec son humour si particulier que si on fait ce genre d'examen à des africains de sexe masculin, ils vont tous être déclarés majeurs, vu la longueur de leur organe, hu hu hu.

mardi 23 octobre 2007

QCM

Voyez ce sondage réalisé par CSA pour Le Parisien.
Question :
Vous savez que le Parlement débat de la mise en place d'un test ADN facultatif pour les candidats au regroupement familial. Vous personnellement estimez-vous qu'il s'agit d'une bonne chose parce que cela permet de savoir si les candidats au regroupement familial sont bien issus de la même famille ou d'une mauvaise chose parce que cela est contraire aux valeurs de la société française ?

- 1ère réponse : 47 %
- 2ème réponse : 45 %


Vous savez que 47% des français estiment que les tests ADN pour les candidats au regroupement familial sont une bonne chose parce que cela permet de savoir s'ils sont bien issus de la même famille, d'après un sondage CSA pour Le Parisien. Vous personellement, estimez-vous que nous vivons dans un pays de cons, que les sondages sont vils, ou que les médias sont pourris ?

lundi 22 octobre 2007

Gerbe antipersonelle

RFI nous apprend que :
Le général Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées françaises (Cema), arrivé ce samedi à Alger, a officiellement remis à son homologue algérien les plans de pose des mines placées par l’armée française aux frontières est et ouest du pays [...]


On apprend donc incidemment que cela fait 45 que la France garde secrète cette information hautement stratégique, et est donc responsable de la mort de plusieurs personnes (l'article en tait le nombre).


Le plus beau reste les raisons de l'offre des plans de pose des mines :
Cette décision française est bien-sûr de nature à détendre l’atmosphère. Elle pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives de coopération. On pense notamment à la vente d’armes, un sujet qui pourrait bien être à l’ordre du jour de la visite à Alger du président Sarkozy, début décembre.
À ce niveau d'ordurerie, on ne peut même plus commenter, à cause de la gerbe qui nous prend à la gorge.


C'est pourquoi plutôt qu'au Goulag, le politburo préconise d'envoyer nettoyer les zones minées tous les membres des états-majors et les responsables politique ayant participé à la rétention de ces informations. À mains nues bien sûr.

dimanche 21 octobre 2007

Ich bin de droite

Dans libération, on peut lire que la mobilisation de ce 18 octobre est exceptionnelle : encore plus de grévistes qu'en 1995 à la SNCF (c'est même la gare de Nice bloquée qui illustre l'article, oui, Nice où Sarko a fait 68%), plus de 80% des équipes de conduite des centrales nucléaires en grève, aucun train sur les lignes A et B du RER à Paris, etc. Ça fait plaisir.

On se dit que la gauche va en profiter pour tirer à boulets rouges sur les projets de casse sociale du gouvernement, qui sont manifestement rejetés par la population. Voici en l'espèce les analyses des chefs du PS et du PRG, lues chez libé également :
«Rouvrez des négociations», a lancé François Hollande, pour qui les bénéficiaires des régimes spéciaux de retraite ont lancé une grève nationale «parce qu’il n’y a pas eu de véritable négociation.»

Dans un communiqué, le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet estime qu’il «faut repenser les régimes spéciaux et non les supprimer». Il reproche notamment au Premier ministre d’avoir commis «une erreur de méthode en négligeant le dialogue social et tentant de passer en force».

Bref, selon eux, c'est juste un problème de méthode, de forme. La grève n'a pas pour cause une opposition fondamentale et frontale aux projets gouvernementaux, mais l'absence de négociation sur iceux. Normal, ils ont à peu près les mêmes projets. Pour eux, la différence entre la gauche et la droite, c'est la vaseline.

Pitres, le goulag vous est ouvert.

Le (presque) dernier texte de Guy Môquet

Certains enseignants refusent de participer à l'entreprise de falsification de l'histoire que Sarkozy a lancé pendant la campagne présidentielle. C'est une très bonne chose et tout à leur honneur.

Mais il y a mieux à faire : il ne pas boycotter la lecture de Guy Môquet, mais au contraire en profiter pour rétablir la vérité historique.

Voici le texte à lire demain, saisi sur Guy Môquet lors de son arrestation :

Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades

Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage

Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme

Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme

Ils se sont sacrifiés pour nous
Par leur action libératrice.

(source)

mardi 16 octobre 2007

We fuck the students

C'est l'ami your dog qui nous l'a signalé en premier, mais libération [1] a fini par le révéler : On peut désormais être arrêté par la police si on colle des affiches critiquant le très petit père des peuples et le montrant adresser un message «humain mais ferme» aux étudiants. Voici l'objet du délit :

D'après nous, il ne s'agit que d'une oeuvre pédagogique expliquant clairement la politique du chef de l'état.

Mais comme le dit Juliette Griffond, responsable de la communication de l’Unef : «La susceptibilité du président est défendue par la police». Si c'est pas une dictature, ça y ressemble furieusement. Cinq années à flatter les keufs dans le sens du poil, à les encourager, à les rendre plus puissants, à leur donner toujours plus de moyens n'auront donc pas été vaines pour l'ancien ministre de l'intérieur.
La frontière police-milice devient de plus en plus ténue...


[1] Libération s'auto-proclame journal indépendant et exempt de toute censure, comme le signale Fontenelle, c'est sans doute pour ça qu'il a décidé de révéler ce scandale. Mais bien après la télévision...belge, ce qui est une marque profonde d'impertinence spontanée et de culot débridé, notez-le bien.
Pour l'instant, cette dérive policière n'a pas été jugée digne de suffisament d'intérêt pour figurer sur le site web du Monde apparemment. En toute indépendance, et sans aucune censure, naturellement.


Mise à jour 25/10/2007 :
Le Procureur a classé ce dossier sans suite, jugeant «inopportunes» les poursuites. (source : rue89) Ouf, on n'est donc pas encore dans une dictature où l'offense au président serait réprimée !
Il n'en reste pas moins que l'excès de zèle des flics crée un malaise...

lundi 15 octobre 2007

Une belle leçon de journalisme

Toujours à la pointe de l'analyse et du journalisme, Le Monde nous informe que «la loi sur la récidive révèle ses effets pervers». Sapristi !

Avec ces peines plancher en cas de rédidive légale, on a ainsi vu un ancien toxicomane, sevré de l'héroïne et réinseré, risquer quatre ans fermes pour avoir acheté un peu de canabis. Ou encore un SDF prendre deux ans fermes pour avoir volé un parapluie dans une voiture. Bref, des peines disproportionnées pour des délits mineurs, commis par des personnes qui n'ont rien d'Al Capone. Mais «un vol avec effraction peut aussi bien qualifier le casse du siècle dans une grande joaillerie que le fait de fracturer un distributeur de boissons sur un quai de métro pour obtenir un peu de monnaie. [...] Avant l'instauration des peines planchers, les magistrats prenaient en compte ces disparités en adaptant les peines à la gravité des faits. Avec la loi du 10 août, ce travail d'orfèvre est terminé : sauf exception, l'infraction suffit désormais à définir la peine.»

Les plus pertinents de nos lecteurs se diront : «Ben bien sûr, c'est logique, on s'en doutait, on n'est pas cons» ; on connaît l'exemple de la Californie, où tu peux prendre 25 ans ferme pour un vol de pomme à l'étalage. Ils pouront ajouter que Dati, Sarkozy, et les députés qui ont voté ce texte (pendant l'été, en douce) ne pouvaient pas ne pas y avoir pensé...

Dès lors que ces effets pervers étaient connus à l'avance, on se pose la question : Pourquoi Le Monde n'a-t-il pas tiré la sonnette l'alarme lors du vote de cette loi inique ? Pourquoi feint-il la surprise maintenant ? Les «effets pervers» étaient tellement prévisibles et injustes qu'ils auraient dû faire scandale avant dans tous les médias...


Rajoutons-en une couche : Pourquoi «ces projets de loi ont été adoptés relativement facilement : l'opposition n'a pas abusé des procédures» (Le Monde, 2/8/07) ? L'«opposition» approuve-t-elle ces effets pervers ?

Enfin, pourquoi les magistrats protestent si mollement, alors qu'ils sont dépossédés d'une part non négligeable de leur fonction ?

jeudi 11 octobre 2007

Notre héritage (1)







Un

qui hante le monde.







Il faut un peu augmenter le son pour lui :

mercredi 10 octobre 2007

Abandonner 1945, revenir en 1850 ?

Dans Challenge, le magazine des grosses blairasses capitalistes, Denis Kessler, gros bourgeois ex-mao, «vend» la mèche (que seuls n'avaient pas vue les lobotomisés mais bon...) à propos du programme Sarkozy (via Lucky) :
À y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
Voilà. La situation est claire. Leur but c'est de revenir à une situation pré-libération, en 1939 pensent certains, en 1850 affirment d'autres. Germinal, voilà ce qui fait bien triper notre beau patronat et le cuistre sus-cité (*). Qui oublient un peu vite que c'était aussi l'époque de Ravachol et de la Commune...

On remarquera en passant que Kessler a courageusement attendu la fin des élections pour plastronner. Le politburo, lui, n'attendra pas la révolution pour lui réserver une place au goulag.


(*) Il a osé écrire, dans un mélange concentré de flagornerie et de réaction :
«Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! Le modèle social français est le pur produit du CNR. […] Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.»

Ark, ark, ark

Aujourd'hui, un peu de mauvais esprit.

Rappelons nous ce qu'un grand penseur disait à propos d'internet, il y a quelques temps :

Internet, c’est la Kommandantur du monde ultralibéral. C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseudonyme, on diffame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun contrôle et en toute impunité. Vivre sous l’Occupation devait être un cauchemar. On pouvait se faire arrêter à tout moment sur dénonciation d’un voisin qui avait envoyé une lettre anonyme à la Gestapo.
[...]
Internet offre à tous les collabos de la planète la jouissance impunie de faire payer aux autres leur impuissance et leur médiocrité.


Il avait pas tort le bougre, maintenant, il y a même des fichiers politiques en ligne.


Encore :
Enfin, la seconde raison, et qui n’est pas la moindre : Internet nous est vendu comme un réseau prétendument d’information. Mais, à part ceux qui ne l’utilisent que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions.

Alors, finalement, Val c'est un «taré», un «maniaque», un «fanatique», un «mégalomane», un «paranoïaque», un «nazi» ou un «délateur» ?

mardi 9 octobre 2007

lundi 8 octobre 2007

Pauvre Martin, Pauvre Misère

C'est toujours touchant, un enfant naïf qui découvre que le Père Noël n'existe pas :
Martin Hirsch [...] a estimé vendredi que le dispositif visant à exclure les sans-papiers de l'hébergement d'urgence voté dans la nuit au Sénat «n'est pas acceptable. Les centres d'hébergement doivent être là pour héberger ceux qui en ont besoin», a-t-il déclaré sur Europe 1, jugeant que «le texte, tel qu'il a été voté pose problème».
(source: liberation.fr)

Eh oui mon grand, tu es dans un gouvernement de droite dure, de celle qui fait de basses saloperies aux plus vulnérables pour protéger les plus riches. C'est triste, je sais, mais c'est comme ça, la vie est dure, mouche ton nez, tu es grand maintenant, tu dois affronter la réalité du monde.

Le "Haut Commissaire aux solidarités actives" s'est entretenu avec le Haut Commandeur à l'expulsion active Brice Hortefeux pour modifier ce dispositif ignoble et a déclaré : «Je serai à l'aise quand on aura trouvé une solution». C'est sûr que pour l'instant, il y a de quoi être mal à l'aise avec une couleuvre pareille en travers de la gorge. En fait, le simple fait de parler à Brice Hortefeux devrait le couvrir de honte.

Peut-on lui accorder le crédit de servir à quelque chose s'il parvient à rendre moins inhumaine cette mesure ? Le fait est qu'il travaille pour un gouvernement dont la politique fabrique de la misère et ruine toute idée de solidarité. Qu'il essaye d'en limiter les excès ne le rend pas moins coupable de collaboration avec cette implacable machine libéral-sécuritaire ; même si c'est par naïveté. Il sera donc tondu à la libération.


Tout finit en chansons (5) :
Avec une bêche à l'épaule,
Avec, à la lèvre, un doux chant, (bis)
Avec, à l'âme, un grand courage,
Il s'en allait trimer aux champs!

Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!

Sans laisser voir, sur son visage,
Ni l'air jaloux ni l'air méchant, (bis)
Il retournait le champ des autres,
Toujours bêchant, toujours bêchant!

Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!

Et quand la mort lui a fait signe
De labourer son dernier champ, (bis)
Il creusa lui-même sa tombe
En faisant vite, en se cachant...

Pauvre Martin, pauvre misère,
Dors sous la terre, dors sous le temps!
Georges Brassens.




PS: Le petit Martin a cafté à sa petite camarade Fadela que le maître, il est méchant. Cette chère enfant a été vivement déçue et l'a exprimé en ces termes :
«L'ADN je ne suis pas d'accord parce que je pense qu'on touche à quelque chose qui n'est pas bon pour notre pays. Je le dis aussi en tant que fille d'immigrés: y en a marre qu'on instrumentalise à chaque fois l'immigration, pour des raisons très précises. Je trouve ça dégueulasse!».
Puis elle a fait un gros caprice : «le jour vraiment où ce sera trop insupportable, le jour où ce sera trop dur, eh bien je partirai !», a-t-elle hurlé en se roulant par terre dans la cour de l'Élysée.

«Bon voyage !» lui aurait-on répondu...

vendredi 5 octobre 2007

mercredi 3 octobre 2007

De la démocratie et de la dictature.

Voila comment agit une démocratie (la France) en Afrique (entre 65 et 88):
Cinq cent mille [soldats] se sont engagés dans les guerres de libération africaines au nom de l'idéal anticolonialiste, et dix mille d'entre eux sont morts au combat. Comme le raconte Jorge Risquet, "l'homme au cigare" des négociations du Caire, "nous n'avons ramené d'Angola que les corps de nos camarades, pas de pétrole ni de diamants"

Voilà comment agit une dictature (Cuba) en Afrique (entre 55 et 65) :
L’armée ne fait pas de quartier. Les cadavres sont exposés dans les villages, de même que les têtes des prisonniers qui ont été décapités. Entre février et mars 1960 cent cinquante-six villages bamilékés sont incendiés et rasés. Un bilan méticuleux des destructions de biens publics sera opéré : 116 classes, 3 hôpitaux, 46 dispensaires, 12 stations agricoles, 40 ponts seront détruits. Personne n’a recencé les logements privés détruits ni les récoltes incendiées. Personne n’a pu dénombrer les dizaines de milliers de civils qui ont été massacrés. On ne saura jamais.
[...]
« En fait de génocide, les Bamilékés en ont connu entre 1955 et 1965. Les chiffres tournent entre huit cent mille et un million de morts dans la région des Hauts-Plateaux et dans les autres villes telles Douala, Yaoundé, Sangmélima, Ebolowa, Nkongsamba »

Ah ? On me souffle dans l'oreillette que je me suis trompé ? j'aurais inversé les 2 citations ? il faudrait lire Cubains à la place de soldat dans la première ? On m'aurait menti ?


Ce soir passe un documentaire sur Arte que le politburo ne pourra regarder vu qu'il n'a pas la télé. Il est consacré à l'engagement de Cuba pour la libération de Afrique.

mardi 2 octobre 2007

La contestation inutile...

On connait tous ça. C'est par exemple la énième pétition dénonçant la faim dans le monde. C'est le voisin se trouvant subitement des envies altermondialistes. C'est le collègue réactionnaire qui te reproche soudainement ton non-engagement pour une cause particulière. Depuis quelques années, c'est aussi le mail de protestation qui circule de boite aux lettres en boites aux lettres.


Bref, vous l'aurez compris ce billet va parler des guignols de la contestation.

Prenons deux exemple au hasard. Disons ça et ça.

Le premier lien donne une nouvelle manière, radicale, de s'engager.

Finie la manifestation trop archaïque, finie la grève de la faim plus assez médiatique, voici le top plus ultra de la contestation : la marche en ligne. Non, non, ce n'est pas une faute : il s'agit bien pour les "manifestants" de lutter pour une cause en marchant virtuellement. Leurs petits avatars se baladeront sur le web en signe de protestation.

Protesta !

D'après la dépêche Reuter :

Le but est d'aider les femmes [NDP : il s'agit ici de la lutte contre le cancer du sein] actives, sans discrimination de condition physique, à apporter leur soutien d'une manière amusante et créative [..]

On vous dit pas l'intérêt et l'efficacité d'un telle méthode. Ça donne envie, hein ?
Pensez aux pauvres petits Birmans qui n'ont pas eu la chance d'avoir cette idée et qui, au lieu de défiler sur un site web, se retrouvent à devoir marcher dans une vraie rue, avec de vrais gens autour?

Terrifiant, hein ?


Passons au deuxième lien. Attention là ça devient du lourd, du coriace, il s'agit ni plus ni moins que de pétitionner pour dire (nous citons) :

  • Je suis solidaire avec celles et ceux qui luttent, partout dans le monde, pour résister à la misère et l’éliminer.

  • Je veux contribuer :
  • À faire respecter la dignité de tous.
    À faire respecter l’accès effectif aux droits de l’homme pour tous.
  • Je veux me joindre aux efforts qui permettent la participation des personnes en situation d’exclusion et de misère au 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère.


  • Je demande que les citoyens, les autorités locales, nationales et les Nations Unies :
considèrent les plus pauvres comme les premiers acteurs de la lutte contre la pauvreté.
associent les plus pauvres à la conception, la mise en place et l’évaluation de politiques qui les concernent.
portent l’ambition d’un monde sans pauvreté, un monde où les droits à la vie familiale, au travail décent, à la participation sociale, culturelle et politique sont respectés.
soutiennent les événements organisés chaque 17 octobre afin que la participation des personnes en situation de pauvreté reste au coeur de la Journée mondiale du refus de la misère.
participent aux dialogues qui doivent se mettre en place tout au long de l’année avec les personnes qui, en refusant la misère, créent des chemins vers la paix.

C'est à se moment que la misère tremble sur sa chaise, ayant découvert de tels ennemis implacables. Jugeons qu'avec de tels actes et engagements, c'est le monde entier qui va être bouleversé (et qui va changer de base). Et encore ils se sont retenus, ils auraient bien pu rajouter une ligne déclarant que «la guerre, c'est pas bien».

Un beau texte que tout le monde, même la dernière des ordures, peut signer sans même une arrière pensée.


Bon, on ne s'étendra pas sur longtemps. Ces deux liens sont assez caractéristiques de l'engagement charlot tel que conçut dans les cercles bien-pensants. Du genre «la guerre c'est pas bien». Ou «la faim on verra ta fin». Autour d'un coquetèle si possible.

Du bruit mais rien autour...

Mais, et c'est pire, en faisant l'économie de toute réflexion sur les causes ou les circonstances relatives à ce qui est dénoncé, ce genre de méthode ne peut que réduire l'engagement ou la contestation à une sorte de hobby inoffensif. Un amusement à pratiquer entre le boulot et le journal de 20 heures, pour se donner bonne conscience.

Un peu la même fonction que TF1 finalement...